Le Chimaira nouveau (à tout point de vue) est arrivé! Nouveau label, nouvel album et plus que tout: nouveau line-up. Ca fait beaucoup, surtout pour un groupe qui sort d’un période de crise aussi bien artistique qu’humaine.
Je crains donc le pire pour ce Crown Of Phantoms après 2 albums en demi teinte et le départ de la plupart des membres historiques du groupe.
Que reste-t-il donc du Chimaira que j’ai adulé pendant tant d’année hormis son chanteur? Ben Mark Hunter justement et puis c’est à peu près tout. Les petits nouveaux sont donc au nombre de 5 avec respectivement Austin D’Amond à la batterie, Sean Zatorsky aux claviers/samples/bazards qui font pouic pouic, Emil Werstler à la lead, Jeremy Creamer à la basse et Matt Szlachta à la rythmique.
Oui je sais que certains d’entre eux étaient déjà de la fête sur The Age Of Hell mais là nous parlons du premier album post Rob Arnold.
Et la musique dans tout ça? Il serait facile de dire que « n’est pas Rob Arnold qui veut ». Et pourtant je préfère ce que produit ce Chimaira sans Rob Arnold au Chimaira des 2 derniers albums avec Rob Arnold. Certes le riff est moins acéré mais il est toujours efficace tout en gardant la même lourdeur. The Machine qui ouvre le disque fait dans l’efficace et prend un malin plaisir à nous rappeler le Chimaira d’antan. Les 2 titres suivants, qui font office de singles, eux sont plus dans l’air des derniers albums, plus hachés et prise de tête sans être au niveau de ce que l’on peut attendre du groupe de Cleveland.
Sur le reste de l’album, ce Chimaira new look s’entête à pondre des titres inutilement alambiqués et compliqués (faut vraiment arrêter avec les contre temps à tout va et les pseudos polyrythmies façon Meshuggah) pour au final accoucher d’une chanson qui ne sait pas trop où elle va ni ou elle veut en venir exemple flagrant: Plastic Wonderland. Les gars de l’Ohio n’étaient jamais meilleurs que quand ils allaient droit au but, preuve en est que quand ça repart avec la rage au ventre c’est tout de suite plus intéressant comme sur Spineless par exemple.
En fait, le gros hic avec Crown Of Phantoms, ceci dit sans faire injure aux zickos qui sont tous excellents, c’est que n’importe quel groupe de Metal aurait pu le pondre. J’en veux pour preuve les solos suraiguës sur lesquels Emil taquine le manche de sa gratte comme n’importe quel metalcoreux lambda. Si c’est ça que je cherche, je vais me prendre un le dernier Unearth et on n’en parle plus. Comprenons nous bien, ce n’est pas mauvais c’est juste « dans l’air du temps » et même si ce disque est supérieur aux récentes sorties du groupe, on est face à un groupe qui se cherche un nouveau style, orphelin qu’il est de l’auteur de des titres les plus monumentaux de sa discographie. Certes il y a bien un ou deux éclairs de génie comme l’excellente King Of The Shadow World où là franchement il n’y a rien à jeter, mais pour le reste… la petite touche qui faisait de Chimaira un groupe différent des copains n’est plus là.
Pour l’instant, Chimaira a accouché d’un Crown Of Phantoms plus inégal qu’intéressant. L’album n’est pas mauvais mais il est cependant trop convenu pour un groupe comme Chimaira. Mais peut-être qu’on en demande trop à ce groupe qui doit, depuis son départ de chez Roadrunner, revoir sans arrêt ses prétentions à la baisse. Nulle doute que ce facteur doit aussi influer sur le travail de la bande de Cleveland.
A ce jour, la chimère est toujours en pleine mue, se cherchant un nouveau style qui serait dans la lignée du précédent sans pour autant en être une pâle copie. La tâche est difficile mais pas insurmontable vu le line-up.