Ils nous ont aguichés pendant un moment sur le net via un site dédié pour cet album. Ils ont mis un titre en ligne qui a été loin de faire l’unanimité et maintenant ils nous servent le plat complet. Alors Infection fait-il l’unanimité comme ont pu le faire les albums précédents ?
Soyons clair, Chimaira évolue à chaque album, toujours a un endroit inattendu musicalement et Infection ne fait pas exception à la règle.
Stylistiquement c’est du Chimaira, dès les premières notes c’est une évidence par contre ce qui tranche radicalement avec les opus précédents c’est l’ambiance et surtout le tempo général de l’album.
L’artwork – bien plus réussi que les précédents d’ailleurs – donne en effet le ton, se sera froid, sombre et lourd. Là-dessus c’est réussi, Chris s’en donne à cœur joie avec des samples très bien sentis et parfaitement intégrés aux compos. Le résultat c’est un album aux allures de fin du monde qui pendant une matinée grise d’hiver doit donner en de se foutre en l’air.
En revanche là où ça pêche un peu selon moi c’est que les chansons, toutes de durées équivalentes, sont toutes plus ou moins sur le même tempo. Ce rythme moyen est maintenu tout au long de l’album ce qui donne une très désagréable impression de linéarité à l’ensemble. Alors oui il y a bien quelques spasmes ici ou là (On Broken Glass) mais les petits gars de Cleveland aiment à maintenir cette frustration chez l’auditeur – genre ‘tention on accélère… mais en fait non. GRRR. Cela contribue d’autant plus à ‘impression de linéarité évoqué plus haut.
Au-delà de ce gros reproche, les chansons sont plutôt bien, Mark a encore travaillé son chant et il donne dans le growl bien gras. A la batterie, Andy se débrouille toujours aussi bien et montre qu’il est capable de faire un peu évolué son jeu en sortant du schéma « roulement de double – break – roulement syncopé », certes on n’y coupe mais ce n’est plus le plan qui sort par défaut heureusement. Côté guitares, si les 2 lascars sont toujours aussi bons, ils sont un chouilla moins inspiré que les précédents opus du groupe. Rob Arnold peine un peu à renouveler son stock de riffs sur Infection même si ce qu’il compose tient toujours extrêmement bien la route et colle parfaitement à l’ensemble. J’en reviens encore à l’impression de linéarité.
En fait, à part les quelques envolées rythmiques que sont On Broken Glass ou bien Secret Of The Dead avec son ambiance assez géniale et la monumentale instru The Heart Of It All on ne retient pas grand-chose. A voir sur scène.
Côté prod, rien à dire, Chimaira est revenu aux fondamentaux avec leur bon pote Ben Schigel aux manettes.
A noter que l’album existe dans une version ultime dite ‘fan édition’. Limitée à 650 exemplaires, il s’agit d’une mallette en alu siglée avec le logo du groupe qui contient un exemplaire de la version collector d’Infection, un drapeau (d’un fort beau gabarit), un livret de très belle qualité avec des photos, des mediators, un vrai faux pass backstage et surtout une clé USB en forme de seringue. Sauf que le gadget USB (lui aussi avec le logo du groupe) a une vraie utilité, elle est en effet remplie ras la gueule de goodies (fonds d’écran, avatars etc) mais plus que tout, elle contient 2 inédites (Warpath et Convictions qui envoient du petits bois – mais d’une force !!!) ainsi que l’intégralité de l’album en version démo instrumentale. Ca offre une autre vision de l’album, en tant que fan en tout cas j’ai apprécié.
Bon alors au final, il est bien ou il n’est pas bien Infection ?
Il est… bien sans être génial. Autant sur chacun des albums précédents je suis tombé de ma chaise autant là je me suis demandé où ils voulaient en venir. Loin de moi l’idée de critiquer leur démarche de toujours faire un album différent, au contraire j’adore l’idée de ne pas savoir à quoi m’attendre mais là, je suis dérouté par le résultat. Si les bases et les idées sont bonnes, c’est à mon sens dans la réalisation que ça pêche un peu.
Infection est un bon Chimaira à défaut d’être un grand Chimaira.