Quand Shagrath n’est pas en répétition tournée avec Demi Burger ou qu’il n’a pas un concours de maquillage avec Ov Hell, que peut-il bien faire?
Simple, ce qu’il fait de mieux: empiler les clichés mais dans un registre différent.
Exit le Black Metal car avec Chrome Division, Stian (le vrai nom de Shagrath – Shaggy pour les intimes) et ses potes font du rock qui sent bon le cambouis, le cuir, les clous et qui fait taper du pied.
Les loulous ont bouffé du Motörhead, ont beaucoup écouter Turbonegro, Black Label Society et peut-être un peu aussi Testament et du blues.
Bref rien de bien révolutionnaire en soit me direz-vous et vous aurez raison. Chrome Division passerait pour énième groupes de bons élèves qui récitent leur leçon apprise par cœur en écoutant les groupes précédemment nommés si il n’y avait la présence de Shaggy dans ses rangs (à la guitare rythmique pour une fois).
Ceci étant dit, avec ce troisième album Chrome division fait tout de même montre de bonnes choses car les compos sont foutrement efficace et quand je dis que ça fait taper du pied c’est un (très) doux euphémisme. Ce style de « rock pour bikers » n’est habituellement pas ma tasse de thé et j’avoue que je n’y aurais pas prêter attention si il n’y avait pas eu Shaggy mis il faut reconnaître que ça r0xe sévère.
Nos 5 norvégiens font dans le gras avec des paroles d’une exquise finesse (« I love to eat pussy ») et passent du rock « motorheadien » (Bulldogs Unleashed) au blues (The Magic Man) en lorgnant parfois vers le glam à la Mötley Crüe (Satisfy My Soul) tout en se permettant au passage une reprise du classique de la country « Ghost Rider In The Sky » qui lorgne plus vers le grand « port’ ‘nawak » qu’autre chose… mais c’est ça qui est bon 🙂
Ils empilent les clichés, ils le savent, ils s’en foutent royalement, ils se font plaisir et ça putain c’est bon!
Typiquement le genre de disque dont on n’attend absolument rien, qu’au pire on oublie vite et qu’au mieux on se garde sous le coude pour écouter dans la ‘tomobile (sur la route de Wacken par exemple) ou avec les potes un soir autour d’un (brütal) Barbuc’.
CHROME AS YOU ARE!