2 ans après A Whole Lot Of Nothing, l’un des groupes les plus sympathiques de la Suède nous revient avec un nouvel album que l’on espère meilleur que son prédécesseur et pourquoi pas à la hauteur des 2 premiers opus du groupe.
En 2001, Clawfinger était revenu d’entre les morts avec un nouvel album sorti à grand renfort de promo et accompagné d’une tournée en première partie de Rammstein. Mais le fait est que l’album ne tenait pas ses promesses… en fait aucun album de Clawfinger n’a tenu la route depuis les 2 bombes que furent Deaf Dumb Blind (1993) et Use Your Brain (1995) qui contiennent à eux seuls tous les hits du groupe. De The Truth à Warfair en passant par Pin Me Down, tout est là.
Alors «quid» du petit dernier Zeros & Heroes ? Et bien disons que de prime abord on dirait un album de néo qui reprendrait les grandes lignes du style de Clawfinger : chant parlé presque rappé et très haché, guitares tranchantes, hachées elles aussi et surtout très froides, une ligne de basse lourde mais en arrière plan et une batterie assez légère et elle aussi plutôt en recul par rapport au reste. Le gros changement étant la quasi-disparition des machines.
Ce qui, à l’époque de Deaf Dumb Blind par exemple, rendait le groupe original est aujourd’hui devenu classique et ce son est aujourd’hui banalisé. A l ‘écoute de l’album on a l’impression que le groupe a décidé de prendre le problème à l’envers en reprenant les « classiques » (pour ne pas dire les poncifs) de mises depuis quelques années dans le métal, et le néo en particulier, en les adaptant plus ou moins à sa sauce. Ce qui fait que certains riffs ou motifs de grattes sentent violemment le réchauffé. C’est essentiellement sur ce point là que l’album pêche et perd en originalité et en fraîcheur. Par exemple le riff de Point of No Return fait méchamment penser à du Static-X, le gros son et la patate en moins. Idem surFour Letter Word où là mes pensées se dirigent carrément vers Linkin Park (c’est vous dire) ou n’importe quel groupe de néo émo, cependant même si c’est du déjà vu, ça reste efficace et il y en a plus un je ne sais quoi qui fait que ça passe quand même…
Mais le disque ne se contente pas de reprendre des choses connues, il part aussi dans des directions que Clawfinger avait déjà plus ou moins expérimentées sur ces précédents albums, à savoir des compos moins brutes, plus mélodiques. Ce sont surtout celles-ci qui dominent ici, notamment vers le milieu du disque. Cela donne d’ailleurs une impression de vide sidérale après un 3/4 titres un peu remuant, le disque baissant en intensité avant de repartir sur des choses un peu plus agitées vers la fin.
Les 3 titres bonus offerts sur l’édition limitée passent comme une lettre à la poste et je me demande même pourquoi ils n’ont pas été inclus dans la version «normale» à la place d’autres plus dispensables du milieu du disque.
A noter qu’à la plage 86 (oui 86 vous avez bien lu), le groupe se permet un léger délire ‘grindisant’ de 12 secondes. Ca sert à rien mais c’est drôle.
Finalement Zeros & Heroes n’est qu’ «un album de plus» dans la discographie de Clawfinger. Ce n’est pas loin s’en faut la masterpiece du groupe, mais il reste cependant fort agréable et se laisse écouter gentiment. A tester et acheter si vous aimez.
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Note technique : le disque est protégé contre la copie. Il est lisible sur pc uniquement mais il utilisera le lecteur installé par défaut sur le cd et en aucun cas votre lecteur préféré. Une fausse bonne idée puisque le lecteur est non seulement moche mais en plus dès que vous lancez une appli sur votre machine, il se met à ramer comme un chef… et puis je fais comment pour ripper mes mp3 moi ? Et le droit à la copie privée z’en faites quoi ? SUCKA