Arrivé en octobre, on pensait que 2020 allait enfin nous lâcher un peu les baskets. Sauf que Corey Taylor et son égo en ont décidé autrement.
Y’en a-t-il dans l’assistance qui se souvienne de Methods Of Mayhem, l’immonde projet Nu Metal de Tommy Lee (Mötley Crüe)? Un égo trip de 5ème catégorie qui n’avait pour but que de faire la promo de Barb Wire, immonde film de série Z vaguement inspiré du comics du même nom et qui avait madame Tommy Lee (Pamela Anderson à l’époque) pour « star ». Bref avec CMFT, on navigue plus ou moins dans les mêmes eaux.
Déjà rien que le nom: CMFT – Corey Mother Fucking Taylor. Et comme si ça ne suffisait pas, le titre du premier extrait CMFT Must Be Stopped. Preuve éclatante que ce n’est pas parce qu’il y a tous tes potes dans un clip qui ça en fait quelque chose de qualité. La ceinture de catcheur, le fedora… tant de clichés pour un titre aux forts accents Rap Metal daté en plus d’être de piètre qualité. A ce stade, même les clips de Stuck Mojo étaient moins ringards (et il y avait de vrais catcheurs dedans). Bref ce premier extrait n’annonçait rien de bon pour cet égo trip et à priori le casting du groupe, bien que plutôt réussi ne sauverait pas l’affaire du naufrage artistique.
En fait on sait déjà que ça va être une cata dès les premières secondes du disque. Pour expliquer ça, je vais vous ressortir une vieille analogie: celle de la liste. Je me pose sincèrement la question de savoir si Taylor ne s’est pas vraiment posé à une table avec un papier et un crayon et qu’il a consciencieusement noté tout ce qu’il voulait mettre dans son disque. Ensuite il a complété ça avec une petite recherche Google sur les figures imposées de ce type d’exercice. CMFT coche absolument toutes les cases du disque qui se regarde le nombril. Le titre est en la parfaite illustration.
Musicalement aussi, on empile les poncifs. Les petites balades avec les rythmiques qui n’ont plus rien de catchy tellement on les a déjà entendu sur tous les tons. Les morceaux faussement bluesy/country/Rock FM (rayer la mention inutile). Au risque de paraître extrêmement méchant, je vais vous dire que c’est un disque fait par un plouc du Midwest pour les ploucs du Midwest. Comme si Corey avait une soudaine crise de PTSD au niveau de ses origines et qu’il fallait qu’il exorcise ça.
Formellement ce n’est pas mauvais. Ca sonne super bien, ça joue véner’ mais… on a déjà tout entendu ailleurs et souvent en mieux. Ca c’est pour la meilleure partie du disque. Ou la moins pire c’est selon. Car pour le pire, la barrière entre le cheesy et le ringard étant très fine, j’aime autant vous dire que le père Taylor l’a écrasé à coup de rangers. En témoigne CMFT Must Be Stopped.
Corey a beau jeu de dire qu’il se fout du qu’en dira t-on, qu’il est très fier de son travail etc. Il est clair qu’il s’éclate. Nous beaucoup moins.
Bref CMFT Must Be Stopped, il le dit lui même.