Imaginez, nous sommes en 1989, la seconde vague du Glam est sur la pente descendante. Et pourtant, certains se lancent malgré tout dans l’aventure avec des fortunes diverses.
C’est le cas des texans de Dangerous Toys qui, avec leur premier album nommé Dangerous Toys, feront face à une très forte concurrence cette année-là. Notamment celle d’autres débutants comme Danger Danger avec… Danger Danger ou encore Skid Row avec… Skid Row.
Pourquoi est-ce que je vous parle de celui-ci plus que des autres?
1. sorti de Bang Bang et Naughty Naughty, Danger Danger c’est bof bof
2. Skid Row sortira le meilleur album de Glam de l’univers 2 ans plus tard
3. ils sont texans
Blague à part, Dangerous Toys c’est surtout un album qui a plutôt bien survécu aux âfres du temps et qui fait preuve d’une très grande consistance/cohérence musicale.
L’album trouve un équilibre relatif entre les figures imposées du genre – comme la (souvent) insupportable ballade, les hits en puissance et quelques fillers tout sauf honteux.
Commençons par le fond du panier avec Feels Like A Hammer, la fameuse ballade. Ce n’est foncièrement pas mauvais mais entre l’avènement du Glam et la sortie de l’album, on en a entendu des pelletées. Niveau fillers, Here Comes Trouble, Queen Of The Nile, Outlaw et Ten Boots font plus que job. Ce qui premet au passage de mettre en avant la qualité des riffs de Scott Dalhover et Tim Trembley (qui a quitté le groupe juste avant l’enregistrement) Pas d’esbrouffe, juste des riffs bien pensés et efficaces. Un peu en dessous on trouve une chanson comme Take Me Drunk, elle aussi bien encrée dans son époque et qui a tout du casse gueule. Sans être géniale, elle fait le job.
Ce qui nous laisse le meilleur pour la fin. Le méga hit Teasin’ Pleasin’ qui ouvre l’album. Zéro surprise, c’est dans les canons de l’époque, pas étonnant que ça ait vendu des palettes. Reste Scared. Joyau de la couronne qui a paradoxalementg eu moins de succès que Teasin’ Pleasin’ alors que musicalement elle l’enterre. Les harmonies de guitare, la géniale ligne de basse de Mike Watson soutenue par Mark Geary à la batterie qui « tape juste » et ce solo efficace sans en faire des caisses.
Autre facteur qui contribue à la qualité de Dangerous Toys: la qualité de sa production. L’album a été enregistré au Sound City Studio – je vous renvoie à l’excellent doc sur le sujet réalisé par Dave Grohl, et a été produit par Max Norman. si le nom ne vous dit pas grand chose, sachez juste qu’il est également coupable de la production de quelques albums d’Ozzy (notamment Blizzard of Ozz , Diary of a Madman ou Bark at the Moon) mais aussi quelques albums de Megadeth avec lesquels on retrouve quelques similarités sonore.
Bref voila pourquoi dans les seconds couteaux du Glam de la fin des années 1980/début des années 1990, Dangerous Toys est un cas sur lequel il est intéressant de se pencher. Malheureusement pour eux, les autres albums seront un cran en dessous.