Après le sublime, que dis-je ? le fabuleux Hidden Hands Of A Saddist Nation, Darkest Hour se trouvait face à une tâche plutôt ardue : faire au moins aussi bien avec Undoing Ruin. C’était loin d’être gagné car il faut pouvoir assumer le fait d’avoir pondu un disque acclamé par à peu près toute la galaxie.
Revoilà donc le plus suédois des groupes américains avec 11 titres au menu et une production signée par le chauve le plus déjanté de la scène métal : maître Devin Townsend himself.
Hormis le son, j’y reviendrais plus tard, la première chose qui surprend sur ce disque se sont les chansons. Darkest Hour a fait évolué son métalcore vers une sorte de mélodeath du meilleur goût alternant passages mélo et death avec tout le talent qu’on leur connaît.
Un peu moins dispersé qu’auparavant, le groupe offre un album plus cohérent mais aussi un peu plus linéaire. Sorti des 2/3 premiers titres qui sont vraiment accrocheurs, la suite se laisse écouter avec un peu d’indifférence. Certes on est parfois pris aux tripes par un instant de génie mais on peine parfois à retrouver ce petit je ne sais quoi qui faisait tout le charme du groupe. C’est un peu dommage car le tout est d’excellente facture bien qu’un peu court sur la durée (37 minutes seulement). On sent qu’ils ont pris leur temps pour composer et travailleur le tout au maximum mais rien à faire, j’accroche définitivement moins qu’à Hidden Hands Of A Saddist Nation.
Si la qualité de l’interprétation et des compositions est à la hauteur des attentes d’à peu près tout le monde, la production de l’ensemble laisse quant à elle une impression étrange. Non pas qu’elle soit mauvaise, loin de là, elle est excellente. Chaque instrument est à sa place, parfaitement mixé avec un son plus clean que mon tapis après une séance intensive d’aspirateur. Et c’est justement là que le bas blesse. C’est bien trop clean ! Ce qui faisait le charme de Darkest Hour c’était ce son un peu bordéllique qui leur donnait cette allure de bande d’écorchés vifs qui partent un peu dans tous les sens et qui faisait leur attrait. L’ensemble gagne en précision ce qu’il perd en charme, chacun se fera son idée mais perso ce son trop clean me rebute un petit peu allez savoir pourquoi.
Je l’attendais avec impatience et je reste un peu ma faim. A la fois séduit et déçu, mon cœur balance au sujet de ce disque. Il y a toujours la patte géniale de ce groupe non moins génial dans les compositions mais le tout est peu moins accrocheur/aguicheur que leurs précédentes productions. Avec en plus une prod un peu trop clean à mon goût, je ne sais définitivement pas quoi penser du disque. Suis-je passé à côté du truc ou bien y’a-t-il vraiment une petite baisse de régime ?
Après réflexion, il n’est pas si mal ce disque il est même plutôt bon, voir très bon. Si tout le monde pouvait avoir des baisses de régime de ce niveau.