Je dois reconnaître qu’après les déboires de Coal Chamber, je m’étais assez peu intéressé aux différents projets des membres du groupe. Je suis donc complètement passé à côté du premier album de Devildriver mais (y’a toujours un mais) voilà qu’un jour je suis convié à l’écoute de  The Fury Of Our Makers Hand  et là c’est la révélation. Comment ai-je pu rater ça ? Oui comment ? Z’allez vite comprendre d’où vient ma soudaine passion pour ce groupe.

Tout d’abord, pour bien aborder ce disque : oubliez que c’est chez Roadrunner, que y’a l’ex chanteur de Coal Chamber et que le groupe est ricain – mais si allez-y faites un effort ! Bien maintenant lancez le disque et fermez les yeux.

Devildriver - The Fury Of Our Makers Hand

Normalement dès le second titre, les paramètres précédemment cités sont ‘vraiment’ oubliés et vous vous dites « putain c’est quoi ce groupe ? Encore des suédois de chez Nuclear Blast ? » Et ben non ma bonne dame, c’est du gros métal ricain qui a fait une overdose de suédois mais une sacrée pu***n d’overdose comme beaucoup de groupes devraient en faire ! Dez a pris tout ce qui se fait de mieux en Scandinavie, l’a remixé à la sauce US sans pour autant altérer la qualité de la matière première, il a fait booster le tout par un Colin Richardson des grands jours (ses effets jouant sur la stéréo et ce son de batterie mes enfants – lovely) et il nous a sorti The Fury Of Our Makers Hand. 12 titres de métal bien vénér’ avec dedans tout ce qui fait qu’on aime cette musique de dingues. Du riff gras, incisif, haineux et efficace, qui fait remuer les cervicales et le cuir chevelu, un chant grave et supra agressif et un batteur… *les mots me manquent*. Ce mec est un vrai killer, à ranger au milieu des Gene Hoglan, Dave Lombardo, Janne Säärenpaa et autres Peter Wildoer ou Adrian Erlandsson. Et vas-y que je te sors des plans de double pas croyable, un coup sur la crash avant de partir au taquet sur la ride et d’agacer la cloche. Bref je suis ultra fan du bonhomme.

Musicalement, comme je le disais plus haut, le disque est boosté au death et au thrash suédois avec quelques passages blackisant par-ci par-là et des solos bien tranchant (celui en arpège de Pale Horse Apocalypse est un régal). Le plus dingue c’est que la sauce de ce joyeux mélange prend franchement bien. DD (oui ça fait un beauf raccourci) ose même des choses intéressantes avec un riff pas commun sur l’intro de Just Run, surprenant et rafraîchissant au milieu des passages rappelant (en vrac) At The Gates, Soilwork, Cradle Of Filth, Darkane, Pantera et même Slipknot sur certaines rythmiques (Bear Witness Onto même si le titre est globalement hyper thrashisant). Bref ça gère à tous les niveaux, certes Dez varie assez peu son chant et quelques titres sont un peu plus faibles que les autres mais globalement Devildriver réussi à offrir un disque assez homogène tout en lui assurant une certaine variété.

Oui c’est ricain, oui certains ne trouveront pas ça forcément très original, ils diront même que c’est très opportuniste. ET ALORS ? C’est tellement bien foutu qu’à la rigueur, l’originalité on s’en fout un peu pour le coup. Du bon, du grand, de l’excellent Devildriver et accessoirement du très bon métal.
Merci Dez.