La fin de 2011 et de ce début 2012 sont une période intéressante. En effet en l’espace de quelques semaines sont sortis 2 albums de Metal (ou assimilé) avec des nanas qui chantent.
A ma droite Evascence, poids lourd du « Télé 7 jours Metal », à ma gauche Lacuna Coil, champion du « Pizzaiolo Metal » cherchant à s’installer sur le très florissant marché US.
Remettons chacun dans son contexte: Evanescence observait le silence radio depuis 2006 quant à Lacuna Coil ils continuent sur leur lancée après le passable Karmacode et l’à peine meilleur Shallow Life – tous les 2 calibrés pour plaire outre-Atlantique.
Car oui ne nous leurrons pas, les groupes de nos jours raisonnent en terme de marchés à conquérir, taux de remplissage des salles, rapport gains/disques vendus et j’en passe – dixit de très longues conversations avec Mark Hunter (Chimaira) et des interviews avec Johan Hegg (Amon Amarth) ou encore Silenoz (Dimmu Borgir). Pour en revenir à nos moutons, ils sont attendus au tournant chacun pour des raisons différentes. Les gringos le sont car leur label veut voir si leur potentiel commercial est intact – souvenez-vous de l’époque pas si lointaine ou ils étaient partout y compris en couv’ de Télé 7 jours. Les italiens car leur public européen reste un peu sur sa faim après 2 albums moyens.
Attention scoop!
Je peux déjà plus ou moins prédir que pour les premiers, le label n’a pas de soucis à se faire et pour les seconds que leur public européen peut se faire des cheveux blancs!
Car non rien n’a changé.
Evanescence a su conservé sa recette miracle en partie due à Amy Lee et ses compos ultra accessibles aux orchestrations mielleuses toutes construites plus ou moins sur le même modèle. Rarement les guitares montrent les dents et quand elles osent, elles se font immédiatement rappeler à l’ordre par le piano.
Lacuna Coil ne change pas non plus une équipe qui gagne à savoir sa petite touche européenne dans les premières chansons pour accrocher le péquin pour ensuite dérouler tous ses titres alternant morceaux accrocheurs et accessibles mais aussi des passages un peu plus burnés.
Et c’est sur ce point que la différence se fait entre les 2 groupes/albums. Là où Evanescence ne prend aucun risque, même si à proprement parler Lacuna Coil n’en prend pas, les italiens ont au moins le mérite de varier les plaisirs. Là où Dark Adrenaline va se laisser écouter gentiment (y compris la reprise assez banal de REM), Evanescence va simplement paraître interminable. Vous savez, quand on a cette effroyable impression d’écouter un disque depuis des heures et que l’on se rend compte qu’en fait on n’est qu’à la cinquième chanson.
Pour le reste, c’est-à-dire la prod et l’artwork, les 2 groupes se partagent les points au niveau du rendu sonore. Evanescence est fidèle aux précédentes prods du groupe, ça taille grand et ça fait le boulot. Beau travail également pour ce qui est du mixage mais on en attend pas moins d’un tel groupe. Dark Adrenaline bénéficie de son côté d’une prod assez gigantesque, un son massif juste ce qu’il faut pour pouvoir dire « j’écoute du Metal » mais pas trop non plus pour ne pas faire peur à papa/maman. Le mixage permet à tout le monde d’avoir son instant de gloire.
En revanche, l’avantage va aux italiens avec une cover assez chiadée.
Oui oui je sais… comparé Lacuna Coil et Evanescence c’est un peu comme mélanger les torchons et les serviettes. N’empêche que l’exercice est intéressant à plus d’un titre car il permet de voir comment 2 groupes issus d’horizons très différents s’y prennent pour séduire un même public. Car oui bien que les italiens soient issus d’univers plus Metal, la cible est et reste toujours plus ou moins la même: l’ado ‘ricain au fort pouvoir d’achat. Car après tout, si notre ado écoute Lacuna Coil, rien ne dit que la petite sœur qui a le dernier Evanescence n’ira pas un jour lui piquer son disque et inversement. Pi des fois que ça plaise aux parents… CQFD.