Fear Factory est de retour ! Oui déjà ! Ils reviennent avec un nouvel album quelques mois seulement après la sortie d’Archetype, l’album du rachat auprès des fans, du retour au sommet après un Digimortal calamiteux et un split.
Transgression représente donc un double défi, confirmer qu’Archetype n’était pas qu’un heureux accident de parcours mais aussi que Fear Factory est bien de retour en haut avec ce nouveau chapitre de sa seconde vie.
Bon… je ne vais pas y aller par 4 chemins, si vous avez aimé les Archetype, Obsolete et autre Demanufacture, vous allez tombés de haut. Fear Factory redéfini sa musique en explorant de nouvelles voies, comme si Archetype était là juste pour montrer qu’ils savaient toujours ce pour quoi on les connaissait avant de passer à autre chose.
D’entrée on est frappé par le son du groupe, résolument moins lourd, se voulant plus mélodique avec une batterie moins sourde et plus claquante. Certes il y a encore des relents du FF « grande époque » comme dirait les puristes mais il est clair et net que le groupe s’oriente vers quelque chose d’un peu moins rentre dedans. En témoigne les nombreux passages en chant clair (Contagion) – avec un Burton parfois à la limite de la rupture (Transgression) – et les tempos ralentis malgré quelques passages plus soutenus.
On savait Fear Factory friand de reprises, on en trouve 2 sur cet album. Une excellente de U2 (I Will Follow) et une extrêmement décevante de Killing Joke (Millenium) où la chanson est presque méconnaissable, le style de voix choisit par Burton pour l’interpréter ne collant pas du tout au titre. Et puis cette idée de ralentir encore cette chanson déjà pas franchement rapide… Pour le coup, une version boostée à la testostérone aurait pu le faire de fort belle manière.
Comme pour les 2 reprises présentes sur le disque, FF alterne le bon et le moins bon au niveau de ses compos avec malheureusement, un certain nombre de titres peu inspirés, alambiqués avec des riffs ou des rythmiques pas franchement originaux, cela se fait surtout sentir sur les morceaux les plus agressifs. A côté de cela il y a quelques moments de génie comme par exemple les sublimes Contagion et Supernova – aériennes et complètement planantes – ou bien Empty Vision qui mélange de fort belle manière chant clair et rythmique lourde. Le reste ne marque pas vraiment les esprits.
Pas foncièrement mauvais mais pas foncièrement bon non plus, Transgression est un album entre 2 eaux lorgnant à la fois vers un aspect mélodique pas désagréable mais pas toujours maîtriser et des spasmes bourrins (et souvent brouillons) venant du passé. On sent clairement dans ce disque l’influence d’Ascencion Of The Watchers, l’autre projet de Burton, résolument plus mélodique et aérien. Seulement cette confusion des genres (entre rock et métal) fait accoucher Fear Factory d’un album qui aurait pu être qualifié de « très bon » si il n’y avait pas eu un certain Demanufacture 11 ans plus tôt.
En tant que membre quasi intégriste de la grande secte Fear Factorienne, je suis surpris sans l’être par le choix du groupe. N’ayant plus rien à prouver, ils préfèrent prendre un risque artistique là où ils auraient pu se contenter de tenter de faire un Demanufacture like au risque de se vautrer et/ou d’essuyer de violentes critiques – critiques auxquelles ils n’échapperont de toute façon pas avec cet album. Rien pour ça ils ont tout mon respect et je dois avouer que j’aime bien ce Transgression qui finalement, ne porte pas si mal son nom au regard du style originel du groupe.