En bon stakhanovistes du Death Metal, Ill Disposed sort son quinzième album. Quelque chose a t-il changé au royaume du Danemark?

Hormis le fait que j’ai sciemment laissé de côté les 2 dernières sorties du groupe, absolument rien. Ill Disposed colle à la formule qui a fait ses preuves.

Illdisposed - In Chambers Of Sonic Disgust

In Chambers of Sonic Disgust ne va en effet pas réinventer la roue. La recette est simple: des riffs accrocheurs posés sur un groove qui a fait ses preuves pour accompagner le chant ultra guttural de Bo Summers. Copier/coller et le cas échéant ajouter ici ou là quelques claviers pour un peu de mélodie ou de légèreté à l’ensemble. Là où le groupe fait en revanche assez fort c’est sur l’accessibilité de leur musique. Oui ça reste du Death avec une grosse voix qui fait peur mais la musicalité du tout rend l’ensemble digeste et dynamique. Ce rend le tout accrocheur, même pour un « non initié » à la musique qui grogne (toute proportion gardée).

Le gros problème de l’album est son manque de consistance. Pour un titre qui va proposer quelque chose d’un peu différent (et de très réussi) comme Lay Low, Ill Disposed va vite retourner dans le réconfort douillet de son mid tempo qui bien qu’efficace et aussi terriblement convenu (And Of My Hate). For Us est également un essai intéressant. Plus dynamique, thrashy par moment, c’est une piste qui aurait pu (dû?) être explorée plus avant par le groupe. De même, le duo final All Electric / Pain Suffer Me fait regretter le manque de prise de risque sur une partie del ‘album. Pain Suffer Me notamment. Il faut attendre ce titre pour que le rythme augmente un peu et que les danois mettent un peu de Death mélo suédois dans leur Death danois. Encore une idée bien exécutée mais hélas bien seule.

Ill Disposed reste fidèle à la recette maison qui fait que ça marche pour eux depuis si longtemps. Respect à eux pour ça. On ne peut néanmoins que rester sur notre faim car In Chambers of Sonic Disgust teste quelques nouvelles pistes fort intéressantes mais sans aller jusqu’au bout de la démarche.
Au final, quand l’album suivant sortira, on se souviendra que celui-là était cool mais on ne saura plus pourquoi.