Sur ces 3 derniers albums, le moins que l’on puisse dire c’est qu’In Flames a pas mal fait évoluer sa musique, pour le meilleur puisqu’ils nous ont gratifié de 3 disques de qualité avec des morceaux assez marquant dotés d’une prod absolument monstrueuse.
Mais ce changement s’est aussi opéré pour le pire, le groupe sombrant parfois (souvent ?) dans la facilité avec des mélodies trop simplistes et des plans vraiment chiants qui tenaient plus du remplissage que la volonté de pondre des titres de qualité. Cependant le succès a été au rendez-vous à chaque fois, la fanbase grossissant au fur et à mesure que les fans de la première heure passaient à autre chose pour la plupart.
Voilà un disque qui ne va pas arranger nos affaires.
In Flames a quitté le registre death mélodique qu’il avait contribué à populariser il y a maintenant 2 albums de cela. Maintenant In Flames c’est au mieux du bon métal suédois, au pire du pop métal mielleux et chiant.
Le premier truc qui m’a tué sur ce disque c’est sa prod. Exit le son glacial des 3 derniers albums, on se retrouve avec un son chaleureux, très enveloppant. Chose étonnante on entend bien la basse mais elle a perdu ce vrombissement si caractéristique qui la démarquait clairement du reste. Bon point donc au niveau du son, puissant juste ce qu’il faut et pas désagréable. Ca partait plutôt bien.
Oui ca partait car au bout de 2/3 titres on a est vite attristé par la pauvreté des riffs et des différents plans de guitares qui sont proposés, sans parler du chant sur lequel je reviendrais plus tard. Jesper et Bjorn nous ressortent à volonté des parties de guitares éculées et usées jusqu’à la corde (c’est le cas de le dire). Non seulement ça sent le réchauffer des albums précédents mais pire que tout, ça se cannibalise d’une titre sur l’autre ! Ca donne une désagréable impression d’écouter toujours plus ou moins la même chose ! Come Clarity m’avait déjà donné cette sensation mais là… brrrrr.
Non seulement c’est pauvre mais en plus ça manque de pêche, les tempos sont plutôt lents (on cherche les morceaux pêchus), les mélodies sont vues, revues et re-revues et en plus c’est ultra haché. Les compos sont remplies de break en veux-tu en voilà ponctuées d’arrangements au clavier. Si encore ça apportait quelque chose… là ça contribue juste à rendre le disque encore plus mou. Loin de moi l’idée de faire l’apologie du bourrinage intensif mais les morceaux sont tellement catchy (refrains ultra mélodique avec chœurs et tout le tintouin) et calibrés pour plaire au plus grand nombre que ça rend l’album pénible. Je vous mets au défi de vous souvenir d’un titre qui vous a marqué plus que les autres, à part peut-être les ovnis qui ont un tempo supérieur à leurs petits camarades. Du coup on les remarque et on constate que se sont les moins pire ! Là où ça en devient presque dramatique c’est qu’il faut aller chercher dans les chansons bonus de la version japonaise pour trouver 1 ou 2 titres valables qui auraient certainement eu leur place dans la tracklist de la version standard (qui compte pourtant 12 titres !).
Cela dit, il faut relativiser car malgré tout, quelque soit le titre le chant montre très vite ses limites, Anders n’ayant plus l’habitude de pousser sa voix, ça devient très vite limite et surtout on se met à écouter les paroles… car là (Bruni ?)… c’est le drame. Jamais sur les albums précédents les paroles n’avaient attirés mon attention mais A Sense Of Purpose est tellement faible, on s’y ennuie tellement qu’on se met à écouter les paroles car il ne se passe rien. Malheureusement ça n’aide en rien le disque vu l’affligeante nullité de ces dernières – « I feel like shit… but at least I feel something ». Whow.
L’artwork est à mon goût du même tonneau que les paroles et ne trompera personne quant à la qualité du contenu.
Avec cet album, In Flames finit de planter les derniers clous dans son cercueil auprès des quelques fans de la première heure qui lui restaient fidèles.
Difficile en effet de croire que se sont les mêmes qui ont pondu Colony ou Whoracle. Preuve si il en fallait qu’une grosse prod ou de gros moyen ne suffisent pas toujours à masquer la faiblesse d’un album. Pas mal de groupes aimeraient sortir des disques de ce niveau c’est sur car ça n’est pas mauvais sur toute la ligne quoique… 2/3 morceaux à sauver sur 12… c’est indigne d’In Flames.
En ce qui me concerne la messe est dite depuis le concert du Wacken 2007 dont je vous invite à lire le dossier.