Bon, on ne va pas se mentir, In Flames ça fait un petit moment déjà que ce n’est plus ça. Les suédois ont abandonné le death mélo depuis un bon moment et ils enchaînent les album de « Rock à gros son » depuis quelques années maintenant avec (hélas pour moi/nous fans de la première heure) un succès qui ne se dément pas – quelle langue de pute je fais.
Mais j’ai un scoop pour vous, en 2011 les choses changent!
Oui en effet, en 2011 In Flames réussi la prouesse de faire mieux que sur l’insipide « A Sense Of Purpose », album sorti des abysses de la médiocrité. Pas de quoi sauter au plafond pour autant avec le petit dernier.
C’est toujours aussi plan/plan, facile et le chant est toujours aussi pathétiquement dramatique. Pire encore Anders s’essaie au chant. Et quand je dis au chant, je veux dire qu’il essaie de vraiment chanter, sans forcer sa voix. Le résultat est surprenant car on n’est pas habitué à le voir dans ce registre. Ca ne passe pas trop mal mais il ne faut pas que l’exercice s’éternise trop longtemps car sinon on frise quasi systématiquement la correctionnelle.
Côté compo, In Flames ressort toujours plus ou moins les mêmes choses, alternant mid tempo qui se veulent relativement accrocheurs et morceaux plus pêchus qui montrent que quand ils veulent ils peuvent faire des chansons qui groovent un chouilla, on se demande pourquoi ils ne le font pas plus (Fear Is The Weakness). Certes ça reste ultra facile/catchy mais la sauce prend.
Le seul fait vraiment notable en dehors du « vrai chant » d’Anders c’est l’apport de Niclas Engelin – qui remplace Jesper Strömbald – qui est quasi nul. En gros il est là parce qu’il faut un second guitariste et pas quelqu’un pour composer ou apporter quoique se soit. Un peu comme Trujillo dans Metallica auquel on a dit « tu prends le chèque et tu fermes ta gueule ». Ceci étant dit, on sent que Strömbald n’est plus là, du coup Bjorn a plus de liberté pour les riffs et je les trouve globalement meilleur que sur les 3 derniers albums réunis.
Malgré cela, tout ça s’enchaîne dans une indifférence assez triste, assez peu de morceaux ont des passages dont on se souvient. En fait la seule chose qui m’a marqué sur ce disque – en dehors du fait qu’il y a écrit Century Media dessus au lieu de Nucleaur Blast (mini révolution tout de même) – c’est la prod aussi grosse qu’excellente de l’album. Pour une fois ce n’est pas Daniel Bergstrand qui s’y est collé mais Roberto Laghi et Anders, ce qui au final ne change pas grand chose. La basse est peut-être un peu moins grosse mais groove beaucoup plus, la batterie sonne mieux et moins artificiel et les solos sont un peu plus mis en avant – une bonne chose car ils sont de qualité et font tapoter du pied.
Globalement je n’attends plus rien d’In Flames, que se soit sur album ou en live. Sound Of A Playground Fading a quelques morceaux pas inintéressant, dommage qu’on les oublie dès qu’on passe à la chanson suivante. Oui vraiment dommage car In Flames à les moyens de ses ambitions et le potentiel. Seulement ils ont choisi une voix à laquelle je n’adhère pas et ce depuis un bon moment déjà. D’autres y trouvent leur compte, tant mieux pour eux mais je persiste à penser que nous sommes face à un beau gâchis et cet album me conforte dans cette idée. Bien supérieur à ce qu’ils ont pu sortir depuis Soundtrack To Your Escape, ça reste quand même indigne d’eux.
Un album a écouté en voiture si on a un peu de route à faire.