Cela faisait presque 20 ans que Jerry Cantrell ne s’était pas lancé en solo, depuis le brillantissime 2002 et Degradation Trip pour être précis. Donc autant vous dire qu’il est attendu au tournant « par ceux qui savent ».
Profitant de l’arrête forcé des tournées pour les raisons que l’on sait depuis 18 mois, ce bon Jerry s’est mis au boulot pour nous concocter 9 titres dont il a le secret. Enfin 8 puisque Goodbye est une reprise du grand Elton John validée par le boss himself.
Pour ce projet, Cantrell s’est entouré de proches collaborateurs mais aussi de quelques amis bien connus. On retrouve Duff McKagan (GnR) à la basse, Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) aux choeurs, Vincent Jones aux claviers (piano, orgue) ainsi que les batteurs Gil Sharone (The Dillinger Escape Plan) et Abe Laboriel Jr (Eric Clapton, Sting, Paul McCartney). Une belle prochette qui nous propose un disque aux confins du Rock, du Blues, de la Country et du Grunge bien entendu.
Brighten ne cherche pas réinventer la roue mais juste à nous proposer quelque chose d’un peu différent d’Alice In Chains – même si parfois l’impression d’entendre une face B d’AIC est bien présente (Brighten, Had to Know). Cela est en partie dû au chant typique de Jerry.
Néanmoins le disque prend une toute autre direction pour laisser à Cantrell le soin d’élargir son registre sans pour autant se renier. En témoigne Dismembered qui est une composition qui porte la marque de son auteur en terme. Mais qui est si habilement composée que quelques inserts de guitares font partir la chanson dans une tonalité différente. Ou comment mettre du blues dans du grunge en une leçon. Il y a aussi un peu de Folk (Prism Of Doubt)
Le reste de Brighten alterne entre douce mélancolie et joie de vivre. Chaque chanson se pare d’une atmosphère envoûtante. Pour tout dire, on parfois la sensation « de voir la musique » tant les compos semblent tailler pour se coller sur un film. Doit-on y voir l’influence de Tyler Bates – compositeur de nombreuses B.O. (300, John Wick) et qui a collaboré à l’album? Peut-être. Ca ne gâche rien quoiqu’il en soit.
En bref, c’est brillant de bout en bout et d’une classe folle. Espérons ne pas avoir à attendre 20 ans de plus pour en avoir un autre.