Quand le club des « ex » fait un « KK » nerveux pour tenter d’exister. Un peu.
C’est ainsi que l’on pourrait résumer KK’s Priest. En étant un peu vache on pourrait même parler « d’ex » un peu aigris qui tentent de faire de leur « cover band » un « vrai groupe ».
Déjà, qu’est-ce que KK’s Priest? c’est très simple, c’est le nouveau groupe de KK Downing, membre fondateur et ancien guitariste de Judas Priest. Il claque la porte du groupe en 2011 car selon lui, Judas Priest n’est plus que l’ombre de lui même et aussi parce que ça se gâtait en coulisse. Il est remplacé par Richie Faulkner.
Bref quelques temps plus tard, ce bon Downing fait savoir avec insistance qu’il se verrait bien revenir pour la tournée des 50 ans de Judas Priest parce que vous comprenez, il a quand même été 30 ans dans le groupe. Là on lui explique qu’il peut aller manger ses grands morts.
Vexé et un bin revanchard, il fonde KK’s Priest. Mais pour que le projet ait une quelconque viabilité et pour « faire parler », KK va faire la tourner des « ex » pour voir si il n’y aurait pas moyen de se rabibocher un peu avec certains de ses anciens compagnons de jeu. Tim « Ripper » Owens, remplaçant de Rob Halford au sein de Judas Priest le temps de 2 albums, se joint au projet. De même que Les Binks, lui aussi ancien du Priest mais au poste de batteur dans les années 70. Comme le monde est décidemment très très petit, se joignent également au club des « ex », Tony Newton bassiste de Voodoo Six (ancien groupe de Richie Faulkner – quelle coïncidence) et A.J. Mills, guitariste d’Hostile, groupe britannique dont Downing a justement produit les deux albums.
Comme on peut s’y attendre, Sermons Of The Sinner pourrait être un album de Judas Priest. Pour être plus précis, un disque du Priest période 1970/80. Les structures et rythmiques des morceaux y font irrémédiablement penser. De même que le chant d’Owens qui singe celui d’Halford avec une ressemblance qui en est parfois troublante de ressemblance. De même on ne sera pas non plus surpris d’entendre des riffs qui ont un air de famille avec certains de ceux d’en face. Celui d’Hail To The Priest notamment. Vous me direz que vu le pédigré de KK’s Priest ça n’a rien d’étonnant. Mais comme pour le line-up, on a l’impression de Downing a du mal à se défaire de ses ex.
Malgré quelques morceaux parfois un peu trop long (Return Of The Sentinel), le disque s’écoute gentiment. C’est bien produit, brillamment interprété, les guitaristes sont monstrueux, ça rox très fort… mais pourquoi est-ce que j’écouterai le clone (aussi bon soit-il) quand je peux écouter l’original et son catalogue de hits infini? Bah ouai c’est bien là le problème.