30 ans de carrière, une plâtrée d’albums, nombre de membres imposant et pourtant Kreator est toujours là, bon pied bon oeil. En 2012, le « Petrozza crew » est encore de retour avec Phantom Antichrist, n-ième brûlot Thrash du combo teuton. Et teuton ça rime avec bas de plafond – aucun rapport je sais.
Je n’ai aucune attirance particulière pour le Thrash allemand et pour Kreator en particulier. Mais, sans que je sache trop pourquoi, j’ai une affection particulière pour eux car c’est sans doute le seul groupe Thrash venu d’outre-Rhin qui me fasse taper du pied.
Tout ça pour dire que lorsque je me suis décidé à écouter Phantom Antichrist, je n’en attendais strictement rien si ce n’est peut-être garder dans une playlist un ou deux qui envoient du petit bois pour écouter en voiture. Sauf que vous vous en doutez, si je vous raconte ma vie, c’est qu’a priori les choses ne se sont pas déroulés comme je m’y attendais. Car pour le coup, j’ai réussi à écouter l’album d’une traite et plus surprenant: je l’ai fait 4 fois de suite! Parce que oui ce foutu album de Kreator est différent des autres en plus d’être bon!
En quoi est-il différent? La première chose qui risque sans doute de vous sauter aux oreilles se sont les moults plans mélodiques qui le parsèment. La petite intro mélo vous met dans le ton mais bien entendu, on s’attend à ce que lors du démarrage ça tartine à tout va et c’est bien le cas avec le titre éponyme. Du pur Kreator, un riff rapide et agressif qui va faire tourner des crinières, un refrain hyper accrocheur pour ne pas dire « catchy » pour un titre qui trouvera parfaitement sa place dans une setlist bien au chaud entre Violent Revolution et Pleasure To Kill.
Quant au reste, il alterne des chansons qui envoient du petit bois sur le même modèle que celui évoqué précédemment (Death To The World, Civilisation Collapse) et des morceaux plus mid tempo (From Flood Into Fire, The Few The Proud The Broken) qui permettent de respirer un peu. Ils ont cependant tous un point commun: des parties mélodiques très réussis, des parties de chant claire limite parlée et des solos particulièrement inspiré notamment celui de The Few The Proud The Broken. A noter qu’ils sont tous signés Sami Yli-Sirniö qui démontrent encore une fois toute l’étendue de son talent.
Reste enfin le titre qui pour résume le mieux tout cet album: Victory Will Come. En gros toutes les choses testées sur Phantom Antichrist sont compilés dans ce morceau pour un résultat plus « suédisant » tu meurs mais foutrement efficace. Car oui, tout l’album a un petit côté death mélo suédois dans les sonorités, les structures de morceaux et surtout les plans mélodiques. Le pourquoi de la chose est facile à expliquer: l’album a été enregistré Örebro en Suède chez Jens Borgen. Illustre inconnu (sic) qui a à son tableau de chasse des collaborations avec des totos de secondes zones type Ihsahn, Amon Amarth, Devin Townsend ou Bloodbath. Gros incompétent donc. Toujours est-il que l’ami Borgen permet à Kreator de faire évoluer sa musique sans en gommer les fondamentaux, un bien beau tour de force.
Vous l’aurez donc compris, ce Phantom Antichrist me plaît bien voir même beaucoup. Le Thrash allemand n’est en général pas ma tasse de thé mais force est de constater quand c’est fait de la sorte, j’achète. Ca doit sans doute venir de la petite touche scandinave pour la forme mais sur le fonds les allemands évoluent sans se renier.
C’est bien, c’est beau, c’est Kreator.