Il y a 15 ans de ça sortait un film qui allait passer à la postérité pour des gens comme moi (ceux qui aiment quand ça dézingue, que c’est plein de second degré et qu’en plus il y a de la vanne ras du bitume) et ce, malgré un bide commercial assez retentissant, ce film c’est Last Action Hero avec dans le rôle titre Big Arnold himself avant qu’il ne se compromette dans des nanards sans envergure.
Last Action Hero se devait être le gros ‘actioner’ de l’été 93 mais c’était sans compter sur l’éternel rival de Schwarzy dans les films qui font BOUM, j’ai nommé ni plus ni moins que Michael Sylvester Enzio Stallone qui avec son Cliffhanger a renvoyé le gouvernator à ses « I’ll Be Back ». Cependant, il manquait à l’étalon italien une chose que seul Arnold pouvait avoir : une BO qui dépote pour son film !
Hé oui mes enfants, pour accompagner ses vannes merdiques et les explosions de Maître John McTiernan (Pièce de Cristal, Predator), Arnold a choisit du lourd, du très lourd et du très inédit surtout ! Après avoir judicieusement choisit l’excellente You Could Be Mine des Gun’s N’ Roses pour la poursuite à moto de Terminator 2, il revient cette fois-ci avec un album entier de hard rock (comme on disait à l’époque).
Au menu, rien que du beau linge : AC/DC, Megadeth, Alice In Chains, Queensrÿche, Aerosmith, Tesla, Cypress Hill et Anthrax ! En plus de ça ma bonne dame, c’est l’époque où le marketing ne dirige pas encore tout et où l’on entend vraiment les morceaux dans le films – la poursuite durant laquelle Arnold change de minidisc pour mettre Big Gun d’AC/DC avant d’allumer son cigare avec un bâton de dynamite est culte à plus d’un titre. Si ce n’était que ça, en plus, la plupart des titres présents sur la BO sont des inédits ! Certes en 2008, vous me direz que l’aspect inédit a un poil perdu de sa superbe, n’empêche qu’à l’époque, se permettre de placer 2 morceaux d’Alice In Chains jamais entendus plus un d’AC/DC plus un autre de Megadeth, il fallait le faire.
Parlons un peu des morceaux. Ai-je besoin de vous présenter Big Gun ? Du pur AC/DC avec un riff facile à retenir, une rythmique basique qui envoie et un refrain qui fait secouer les cervicales. Ajouter à cela un clip simple mais culte avec Arnold qui se prend pour Angus Young et vous avez une idée du ton film. Que dire sur Angry Again ? Que c’est dur pur Megadeth ? Ha ça oui et du Megadeth haut de gamme puisque le morceau date de l’époque du grand line-up de Megadeth avec les Friedman, Ellefson et Menza. Pour Alice In Chains je vais tacher de ne pas trop m’étendre sinon je vais vous faire un roman pour vous expliquer à quel point je suis un inconditionnel de What The Hell Have I – du grand Alice In Chains dépressif à souhait – et Little Bitter avec un Layne Staley sublimissime. Entre les morceaux qui remuent, on nous a mis un peu de heu… de calme avec la très entraînante ballade Two Steps Behind de Def Leppard accompagnée par un titre de Queensrÿche. Difficile également d’oublier cette version live magique de Dream On signée Aerosmith. Reste 5 titres où l’on va du simplement mortel à du très moyen. Le très moyen s’est Swim, le morceau de Fishbone, pas vraiment client du groupe, j’accroche moyennement alors que la grandiose Cock The Hammer de Cypress Hill propulse sur le devant de la scène le groupe qui vient de sortir le gigantissime Black Sunday. Suivent Anthrax avec Poison My Eyes, pure tuerie de 6 minutes ponctuée de moments d’anthologie (raaah cette intro et ce break !!!). C’est finalement Tesla qui hérite du morceau titre avec un hard rock typé 90’s hyper entraînant et on conclut sur un instrumental signé Michael Kamen (vous savez, c’est celui qui a aidé Metallica à finir de détruire sont œuvre en dirigeant l’orchestre pour le tristement célèbre S&M).
Au-delà de cet impressionnant tracklisting, il est intéressant de voir à quel point ce disque est précurseur en matière de BO typée métal mais aussi à quel point il est représentatif de l’époque musicalement. On y retrouve les ténors de l’époque avec Anthrax et Megadeth, les vieilles gloires qui n’ont plus à faire leur preuve : AC/DC, Def Leppard et Aerosmith, les tenants de la nouvelle scène dite alternative comme Alice In Chains, Fishbone et Cypress Hill sans oublier les survivants de la scène Hair Métal de la fin des années 80 que sont Queensrÿche et Tesla, groupes ayant eu leur quart d’heure de gloire mais certainement pas le succès qu’ils méritaient.
Bref avec cette BO, on s’en met plein les oreilles et on en redemande. Difficile en effet de ne pas avoir envie de s’écouter Big Gun en boucle pendant un petit moment. Tiens puisqu’on en parle…