Comment ça c’est le huitième album de Linkin Park? J’en ai loupé tant que ça!? Ouch.
En effet, je ne suis pas fan de LP, leur titre le plus récent pour moi est Bleed It Out (2007). Cela étant dit, vu le mastodonte qu’est devenu le groupe au file des ans et le fait qu’il ait marqué toute une génération, on ne peut pas passer son retour sous silence.
La dernière fois que nous nous sommes croisés c’était au Hellfest 2017 et le souvenir laissé par cette prestation était tout sauf bon. Quelques mois plus tard, la suite est tristement connue. Depuis lors silence radio côté LP. Ce n’est qu’en avril 2024 que les choses bougent lorsque Jay Gordon d’Orgy balance lors d’une interview que Linkin Park serait sur le point de revenir avec une chanteuse en lieu et place de Chester. Avant de maladroitement rétropédaler quelques jours plus tard. Ce n’est que le 5 septembre que les arrivées d’Emily Armstrong (Dead Sara) au chant et Colin Brittain à la batterie (en lieu et place de Rob Bourdon) sont officialisées. En plus de cela sont annoncées une tournée et la sortie d’un nouvel album. Ont bien entendu suivi les inévitables polémiques sur le remplacement de Chester et le fait qu’Armstrong a/ait eu de très fort liens avec la Scientologie en plus d’avoir ouvertement soutenu un violeur.
Si la symbolique derrière le titre de l’album est évidente par certains aspect, du point de vue artistique, on ne repart pas de zéro. Loin s’en faut surtout si l’on s’en tient strictement à l’écoute de The Emptiness Machine ou Cut The Bridge. De même, si on ne sait pas que le batteur a changé, c’est du Linkin Park plus Linkin Park que du Linkin Park.
Cela étant dit, remplacer un chanteur n’est jamais une chose aisée, surtout lorsqu’il s’agit de quelqu’un avec une aura comme que pouvait avoir Chester. Sans parler de son timbre de voix. Là-dessus, Armstrong est sans doute le meilleur choix qu’ait pu faire le groupe tant son phrasé et son chant colle parfaitement à la musique du groupe. Il est sans doute encore un peu tôt pour évaluer son influence sur la musique de Linkin Park.
Comme évoqué plus haut, si on ne dépasse pas la cinquième piste de l’album, c’est du Linkin Park très basique (Heavy Is the Crown). Les fans adoreront, les autres feront ce que les autres font.
A partir de Casualty, From Zero semble prendre une tournure plus expérimentale. On passe de Casualty à l’allure punkisante à la presque ambiante Overflow. Quant à Stained, on dirait du Rihanna. Reste la plutôt inspirée Good Things To Go avec les voix qui s’entremêlent habilement et qui est la proposition la plus intéressante de cette seconde partie de From Zero.
Au final From Zero laisse l’impression étrange d’un groupe qui ne veut/peut pas s’affranchir de son passé tout en semblant vouloir voguer vers de nouveaux horizons. Après une mue réussie du Nu Metal vers le Rock popisant, Linkin Park n’en serait pas à sa première réinvention, nulle doute que From Zero est la première pierre de ce nouvel édifice. Reste qu’avec un album qui pointe sous les 32 minutes, ce nouveau départ est pour le moins timoré.
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