Harder, Faster, Louder.
Je sais, c’est le slogan de Wacken. Notez que ça marche aussi très bien avec la musique de Lorna Shore.
Leur EP And I Return To Nothingness en date de l’an dernier laissait entrevoir ce qu’il allait potentiellement advenir sur cet album. La réalité est au-delà de ce que l’on pouvait imaginer.
En plus d’être une monumentale patate de forain, Pain Remains pose de tous nouveaux jalons en matière de Deathcore. Sans aller jusqu’à dire que Lorna Shore a réinventé le genre, il apporte un vent de fraîcheur bienvenue dans un registre très cadré qui avait grand besoin de se renouveller.
Lorna Shore l’a bien compris et nous les sert dès le premier titre (Welcome Back, O’ Sleeping Dreamer) histoire d’évacuer rapidement la chose pour mieux mettre en place sa musique.
La première partie de l’album est d’ailleurs un savant dosage d’éléments Deathcore typiques casés dans des morceaux aux structures complexes mais pas imbitables. La seconde, quant à elle, propose des titres aux structures un peu plus classique mais qui mettent l’emphase sur les ambiances. Pour tout dire jusqu’à l’écoute de Pain Remains, j’avais pein à croire qu’un titre de Deathcore puisse faire passer une autre émotion que celle d’avoir envie de tout péter.
Le pourtant fabuleux single Sun/Eater fait presque pâle figure à côté de Pain Remains II: After All I’ve Done, I’ll Disappear. La première aussi jouissive soit-elle paraît facile face à la science que déploît Lorna Shore sur la seconde. Le choix des transitions, les arrangements, ce solo de folie, tout est réuni dans ce morceau pour en faire un chef d’oeuvre.
Ils ont par dessus le marché réhaussé un niveau de jeu déjà stratosphérique pour proposer des compos toujours plus abouties. Et débile en terme de prod tellement tout est surpuissant. Néanmoins ça fonctionne et l’enrobage des chansons avec des orchestrations donnant au tout une légère teinte Black Metal est une idée de génie.
Au-delà du talent des zickos, qui sont tous absolument monstrueux, ce qui fait Lorna Shore se démarque encore un peu plus des autres est Will Ramos. En le voyant on peine à croire que c’est ce petit gringalet au mouton crevé sur le crâne qui beugle de la sorte. Et pourtant… Son coffre est ahurissant et sa capacité à passer d’un chant très (très) gras à un hurlement suraigu est incomparable. Il est, à juste titre, devenu la vitrine du groupe.
Pour résumé, Pain Remains est le meilleur album de Deathcore de l’année. Voire peut-être le meilleur album de Deathcore tout court.