Toujours en quête de nouveautés venues du froid (même si à l’heure où j’écris ces lignes il fait un petit 38° dehors), je vous propose aujourd’hui de nous intéresser à ce que propose Laakso, un multi-instrumentaliste finlandais qui officie habituellement dans le Death/Doom et qui sort de sa zone de confort avec Vol. 1: The Gothic Tapes.
Comme le titre de l’album le laisse entendre, ce brave Laakso change donc de registre et nous propose un album qui sent aussi bien Paradise Lost et Sisters Of Mercy que Type O Negative. C’est du moins ce qui saute aux oreilles dès les premières notes, ça et le timbre de voix particulier du lascar qui fait un poil Peter Steele au rabais.
The Gothic Tapes s’ouvre sur Children Of The Night, chanson qui aurait pu figurer sur One Second de Paradise Lost tant l’ambiance y est similaire – malgré un petit break que n’aurait pas renier Type O Negative. Idem pour la suivante Roll The Dice With Devil. Deux titres qui, à défaut d’être vraiment originaux, font plutôt bien le taff.
La suite alterne le bon et le juste correct. C’est plaisant sans être fou et ce qui fait toujours tiquer c’est la voix de Laakso et /ou son phraser. Ce n’est pas qu’il chante mal, c’est simplement que sa voix sonne un poil bizarrement et que même en étant prévenu, cela donne toujours une drôle d’impression (son « of the dark » un poil forcé sur The Wold’s Intolerable Pain en est le parfait exemple). En parlant de drôle d’impression, difficile de ne pas relever celle laisser par les paroles qui sont au mieux convenues, au pire embarrassante tellement elles sont cucul – Deeper Into The Unknown => AU SECOURS.
Je sais, depuis le début je vous vends du rêve et la pochette n’aide pas non plus mais je peux vous promettre une chose: c’est vraiment pas mal si on parvient à rentrer dans le truc. Sans être délirant, The Gothic Tapes fait ce qu’il a à faire et il le fait plutôt pas mal. Cette fenêtre dans un registre hors de mes styles de prédilection est comme une bouffée d’air frais et même si l’album dont il est question aujourd’hui n’a rien de révolutionnaire, il est assez captivant pour que l’on ait envie d’y revenir. Les ambiances sont vraiment bien rendues (Deeper Into The Unknown, The Wold’s Intolerable Pain, la très arabisante She Guides Me In My Dreams), les guests interviennent à bon escient et ne sont pas là que pour faire joli, notamment sur Deeper Into The Unknown sur laquelle Helena Haaparanta est totalement dans le ton.
Côté technique, l’album est produit V. Santura (Tryptikon) qui assure également la seconde guitare ainsi que le mixage et le mastering. Il va donc sans dire que c’est plutôt propre étant donné que le garçon maîtrise son sujet.
Aussi gnan gnan et prévisible qu’il puisse parfois être, pour ne pas dire naïf, The Gothic Tapes dégage un petit je ne sais quoi qui le rend charmant et attachant.
Pas le disque du siècle mais un agréable moment.