Après un retour remarqué sur le devant de la scène avec The System Has Failed, on attendait le retour de Megadeth avec curiosité histoire de voir si les promesses du dernier opus seraient tenues.
Et revoilà Megadeth avec n-ième album et surtout un n-ième line-up. La seule constante dans le groupe c’est Mustaine et les 3 petits nouveaux ont intérêts à bien se tenir sinon ils vont rejoindre leurs prédécesseurs. On trouve donc à la basse un ancien White Lion et les Drover Brothers Shawn et Glen.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que si sur scène ils assurent plutôt bien, sur album… il va leur falloir qu’ils s’imposent un peu plus. De toute façon, aucun line-up n’a jusqu’à présent pu égaler la dream team Mustaine/Ellefson/Friedman/Menza, et ce n’est pas la piètre section rythmique de cet album qui me démentira. C’était bien la peine de faire tout ce foin en disant qu’on était allé utiliser le même kit de batterie que John Bonham.
Bref passons.
Côté compos, ça démarre sur du Megadeth pure souche, bien thrashy, efficace sans pour autant soulever un enthousiasme démentiel. La suite se révèle « maidenesque » puisque le riff de Washington is next n’est pas sans rappeler celui de certains morceaux des illustres anglais. Après on alterne le bon et le moins bon. On se perd un peu dans un enchaînement de titres dont aucun ne ressort vraiment du lot, sans parler des riffs qui sont assez quelconques. Seuls les solis sont de qualités mais le jour où cet exercice sera raté chez Megadeth c’est que Mustaine sera à la retraite.
United Abominations sort un peu du lot avec ses passages parlés en français dans le texte qui dénonce l’inefficacité de l’ONU. Mouais…
Puisqu’on parle de passages en français dans le texte, il m’est impossible de passer sous silence la seule vraie abomination de ce disque : l’abominable reprise de A tout le monde. On lisse et on arrondit le son de manière à bien le rendre « radio friendly » en perdant au passage le coté ultra incisif du riff original, on y ajoute quelques passages chantés par une demoiselle au demeurant fort sympathique, on retouche un peu le titre en ajoutent « set me free » pour que tout le face bien la différence… ET VOILA ! Christina t’es bonne… mais pas sur ce coup là !
En fait, mon esprit malveillant suspecte ce cher Dave d’avoir voulu faire un coup marketing à moindre frais avec ce titre car après tout la recette est simple. On reprend un des grands classiques du groupe, au hasard un pas trop bourrin et qui de préférence a contribué à asseoir la réputation du groupe auprès des masses (non pas Peace Sells ni Countdown, l’autre), on y ajoute une chanteuse dont le groupe commence à percer aux USA pour être dans l’air du temps, garantissant ainsi aux 2 un max de buzz, on fait un petit mix bien catchy et on envoie aux radios sans omettre un petit clip visuellement dans l’air du temps.
Je vous mets le chèque à quel nom ?
United Abominations faisait parti des grosses sorties attendues pour 2007. Pour moi il relève du pétard mouillé ! On nous avait promis monts et merveilles et on se retrouve avec un disque plutôt moyen. Je pousserais même le vice à dire que je préfère The System Has Failed à celui-là.
Bon de toute façon en live ça le fait donc l’essentiel est préservé… ou pas.