Nightwish – Endless Forms Most Beautiful

Comment ? Du Nightwish? Bah oui du Nightwish. Et là vous devez vous dire qu’en ce moment ça ne doit vraiment pas aller pour que j’en sois réduit à parler de Nightwish. Et vous n’aurez pas foncièrement tort.

Je vais vous avouer une chose : c’est la première fois que j’écoute un album des finlandais. Mais chut, c’est notre petit secret. Endless Forms Most Beautiful est aussi le premier album du groupe avec Floor Jansen au chant, ce qui me fait dire que j’aurais pu plus mal tomber.

Premier constat, le son parfait: puissant et mixé au micron prêt. Beaucoup trop même. La prod est hyper lisse, sans aucune aspérité ce qui donne un aspect très doux aux différents morceaux et ce, même que la guitare s’agace un peu. Certes on reconnaît aisément le son ESP mais on sent clairement qu’il est là plus pour la forme que pour le fond tant la part belle est faite au chant (à juste titre) et aux orchestrations.

Au risque de dévoiler un secret de polichinelle, le Metal symphonique ce n’est pas vraiment ma came. Cependant je ne peux que m’incliner devant ce que nous propose ici Nightwish. Alors oui il y a du métier, oui la recette est archi connu mais il faudrait être d’une mauvaise foi absolue pour ne trouver aucune qualité à cet album. Difficile pour moi de citer un morceau plus qu’un autre tant le groupe parvient à varier ses compos, mais chacune à un petit quelque chose bien à elle. Forcément je préfère les chansons qui auront tendance à faire onduler du boule aux mièvres balades qui serviront à Jean-Kevin pour emballer Kelly-Loana lors de leur prochaine boom. N’empêche, je découvre avec plaisir ce que peut proposer Nightwish sur album et le résultat est fort plaisant même si je serai bien incapable de dire ce que vaut cet album comparé aux autres.

En fait si un peu. Pourquoi ? Parce qu’aussi plaisant que soit ce que j’entends et du peu que je connais de Nightwish, tout ce qui me passe dans les oreilles a un furieux air de déjà vu. Comme je l’évoquais plus haut, il y a du métier, tout est maîtrisé, tout est également recyclé. La fibre écolo scandinave sans doute. Tous les plans, arrangements et partie de chant me renvoient au concert de Wacken l’été dernier alors que pourtant aucun nouveau titre n’y a été joué. Les puristes et autres amateurs du genre me diront que je raconte n’importe quoi, probablement à raison, n’empêche.

Ultime question : le morceau de 24 minutes, POURQUOI ? Surtout si c’est pour faire une compilation de tout ce qu’on a déjà entendu sur les titres précédents ! Dieu merci c’est suffisamment bien écrit pour ne pas devenir aussi chiant qu’une chanson de Dream Theater mais quand même.

Endless Forms Most Beautiful est une agréable surprise. Il ne changera pas fondamentalement ma vision du Métal sympho mais je porte grâce à lui un regard plus bienveillant sur Nightwish.

Ceci étant dit, c’est trop propre, trop lisse et cet univers cotonneux dans lequel j’ai l’impression de voir virevolter fées et petits elfes n’est définitivement pas pour moi. Ha ça Nightwish a son propre univers c’est sur, mais le mien c’est celui des guitares grasses et des riffs qui tâchent et qui vont vite le tout délicatement posé sur un lit de double grosse caisse. Un autre délire en somme.