Vous reprendez bien un peu de Deathcore matiné de Black Metal? Non? Bon tant pis. Vous allez louper quelque chose.
The Burden Ov Faith est le premier album d’Ov Sulfur, formation originaire de Las Vegas. Sur le papier c’est du Deathcore avec des orchestrations. Ce qui fait quasi automatiquement penser aux patrons du genre que sont Lorna Shore. C’est d’ailleurs la comparaison qui revient le plus souvent pour décrire Ov Sulfur. La comparaison s’arrête cependant là.
Ov Sulfur ne s’embarrasse pas d’intro à rallonge, ça attaque direct. La première surprise est le son de la batterie… Non je déconne, elle est sous vide comme il se doit. La « vraie » surprise c’est le choix d’avoir des guitares avec un accordage un poil plus aigu que ce à quoi le genre nous a habitué. Moins massif, plus tranchant et plus raccord avec les influences Blackisante de l’ensemble. Précisons que quand on parle de Black Metal, il est question de Black sympho. On baigne tout au long de l’album dans une ambiance que ne renierait pas Cradle Of Filth. Avec quelques breaks un peu énervés au milieu, sans pour autant en faire des méga caisses. On peut aussi mentionner qu’il y a ici ou là un solo qui semble tout droit d’un registre métallique plus « classique ». Inattendu mais apprécié et appréciable.
L’autre surprise est le chant. Ricky Hoover, barbier à mi-temps et hurleur en chef, propose une palette intéressante. Capable de faire « du gras » et « de l’aigu », il a également en stock un chant clair, certes classique mais de qualité. Ce qui est plutôt rafraichissant dans le genre où la tendance est plutôt à en faire des tonnes avec un max de pitch sur la voix. Oui Alex Terrible c’est bien à toi que je pense. Puisqu’on parle de lui, il est en invité sur Befouler. Pas sûr que ça ajoute grand chose au titre mais il est là. On retrouve également ce bon Howard Jones (ex-KsE) sur Wide Open et quelques autres invités ici ou là.
Ov Sulfur se démarque encore un peu plus de ses petits camarades de la scène Deathcore en mettant (POUR UNE FOIS) la technique au service du morceau et pas l’inverse. Ici pas de débauche de shred inutile ou de roulements de batterie supersonique. On utilise des plans assez classiques en y incorporant les éléments du Deathcore. Allez poser une oreille sur Death Ov Circumstance, parfaite illustration de la chose et sans doute titre le plus réussi de l’album.
Dans le petit monde déjà ultra saturé du Deathcore, Ov Sulfur arrive avec une proposition un peu plus originale que le reste de la troupe. Cette dernière s’inscrivant dans la tendance amorcée par le genre il y a quelques temps déjà. Est-ce que ce sera suffisant pour se démarquer des autres? C’est tout le mal que je leur souhaite. L’album étant solide, il faudra ausi voir ce que ça vaut sur scène.