Le groupe du fantasme absolu sort enfin son premier album. Inutile de dire que j’attends de voir ce que cette rencontre des mecs enragés et engagés va donner.
Chuck D ouvre les hostilités sur une orchestration aisément reconnaissable, l’infernale trio des anciens musiciens de RATM est inimitable. Si j’aime beaucoup le jeu de mot sur le titre du premier morceau, l’album ne décollera vraiment que sur Unfuck The World avec ce groove monumentale et le solo qui va bien.
La suite? Et bien… avec Legalize Me on sent clairement que B-Real revient en terrain connu et cette incartade sur le territoire de Cypress Hill sera la seule vraie surprise de l’album. Si les 2 premiers titres sont une fusion parfaitement réussi entre le style des 2 chanteurs et la musique de RATM, hormis Legalize Me, le reste c’est du RATM sous tranxène. Sur le plan musical s’entend.
Car la rage est bien là dans les textes, c’est ciselé, finement écrit et balancé avec force hargne par le duo D/Real, et on en attendait pas moins d’eux. Musicalement, les 3 lascars de RATM font du RATM. Vais-je le leur reprocher? Non. Parce contre les compos manquent de pep’s, voir tout simplement d’originalité et même parfois d’inspiration tant nos zickos donnent l’impression de nous resservir certains plans/arrangements. J’ajouterai aussi que pour moi, il manque la rage d’un De La Rocha pour dynamiter le tout.
Déception? Non pas vraiment. Avec un peu de recul, je réalise que le concert du Hellfest n’était en réalité que le reflet de ce qu’est devenu RATM avec ses tempos ralentis et sa mue pour s’adapter à ses nouveaux frontmen.
Donc les Prophets Of Rage, très engagé mais pas très enragé.
Mais qu’est-ce qu’elle déboîte Unfuck The World!