Une pandémie plus tard, voila déjà un nouveau Rammstein. L’album numéro huit s’intitule Zeit (Temps en français).
Rammstein aime à espacer les sorties de ses albums, la dernière fois qu’ils ont sorti deux albums en si peu de temps ça a donné Rosenrot. Cependant cette fois-ci les circonstances ont été un peu différentes.
Une nouvelle fois enregistré dans le sud de la France, Zeit comporte les 11 titres rituels des albums de Rammstein. Il confirme aussi ce qui se pressentait sur l’album précédent: ils n’en ont plus rien à foutre… du qu’en dirai t-on.
Zick Zack, second single après la surprenante Zeit et son clip pour le moins cryptique, le démontre. Le riff sent le réchauffé et le clip où le groupe est fortement maquillé… tout ça a un air déjà vu – au hasard Keine Lust. Sauf qu’avec Rammstein les choses sont toujours plus complexe qu’elles en ont l’air et Zeit (l’album) en est la parfaite illustration.
Le disque s’ouvre sur des claviers fleurant bon les années 80. Le morceau est sympa sans plus. Sympa sans plus c’est un peu le leitmotiv de cette première moitié d’album. Oscillant entre morceaux introspectifs et plans empruntés, difficile de dire que Rammstein brille.
En abordant la seconde moitié, on espère secrètement que les choses un peu intéressantes commencent enfin.
OK débute avec des choeurs qui n’ont aucun lien avec ce qui va suivre. Pour la première fois le tempo s’envole un peu. Certes structures et arrangements sentent le déjà vu (dans les années 80 notamment) mais allez savoir pourquoi là ça passe. Déjà vu mais efficace donc.
Il faut attendre Dicke Titten pour avoi un peu d’originalité (toute proportion gardée) dans l’approche. Ces arrangements totalement hors sujet sont absolument délicieux. Probablement une meilleures chansons de l’album. On enchaîne ensuite sur Lügen qui avec son faux air de balade part dans tous les sens avec en point d’orgue le chant passé au vocoder car sorti de ça, c’est pas bien fifou.
Reste Adieu qui conclue le disque. Faut-il y voir un « au revoir » métaphorique de la part du groupe? A vrai dire, vu ce qui est proposé sur cet album, ce ne serait peut-être pas une mauvaise chose.
Autant sur le précédent disque je pouvais trouver des choses à sauver, autant là j’ai plus de mal. Zeit a toujours l’air d’avoir le cul entre deux chaises, hésitant entre album complètement décalé et proposition plus méta. Rammstein a toujours joué sur ces registres mais pour la première fois, je trouve que nous sommes face à un groupe en perte de maîtrise sur ces thèmes. Peut-être aussi que l’envie n’y est plus allez savoir. Ou peut-être que je suis de moins en moins sensible à leur proposition. Ou peut-être un peu de tout ça.