2023 est décidément l’année des retours et celui de Sadus fait parti de ceux qu’on n’attendait pas vraiment.
Petit point « kikidonkecé Sadus »? Sadus fait parti d’un quatuor de groupes (avec Atheist, Death et Cynic) qui au tournant des années 1900 ont mis la technique au service de la violence. Seulement là ou les 3 autres sont devenus des références, Sadus et son Thrash sont surtout restés dans les mémoires pour avoir été la rampe de lancement de Steve DiGiorgio (Death, Testament etc).
DieuGiorgio n’étant plus là, les 2 membres fondateurs (Jon Allen – batterie – et Darren Travis – guitare/chant) ont pris sur eux de ramener Sadus à la vie malgré tout. Le résultat est The Shadow Inside. Un pur album de Sadus qui malheureusement ne tient pas la distance. Explications.
Bien que l’interprétation soit solide, Sadus ne semble pas en mesure de nous présenter sa musique au plus fort de son potentiel. Si Ride The Knife ou The Shadow Inside mettent l’auditeur sous pression, on sent que le temps a fait son oeuvre sur la voix de Darren Travis. Idem côté riffs, le obulot est fait et bien fait mais à y regarder de plus près, Sadus ne propose rien qu’on n’ait pas déjà entendu chez eux ou chez les autres. On retiendra juste quelques fulgurances de Jon Allen aux fûts.
Structurellement on peut aussi trouver à redire. Le choix de faire des morceaux qui font le yoyo niveau tempo fonctionne sur quelques titres. Notamment sur The Devil In Me qui ralentit sur le fin pour être parfaitement caler sur le rythme de Pain qui lui fait suite. Mais ce choix montre aussi des limites des l’ouverture du disque. Par deux fois First Blood semble partir pour l’envoler finale avant de juste continuer pour continuer. Accouchant de fait d’un titre qui perd en punch au fur et à mesure qu’il tire en longueur.
Malgré quelques bons titres, The Shadow Inside peine à être constant sur la durée. Et je peux vous dire que 47 minutes c’est très long quand on prend autant un groupe vous envoie autant d’informations à la fois.
Dans les faits, The Shadow Inside incite à aller écouter du Thrash mais à l’écouter lui. Pour tout dire, plus on l’écoute, moins on a envie d’y revenir.