5 ans après God Hates Us All, Slayer revient avec un nouvel album… et surtout 16 ans après Seasons In The Abyss, Dave Lombardo est de retour aux futs. Il est donc inutile de dire à quel point Christ Illusion est attendu au tournant. Et de tournant il en est bien question avec cet album… pour tout dire il s’agirait même carrément d’un demi tour ! La question est de savoir comment ce dernier a été négocié.
Les albums de Slayer ont pour habitude de commencer avec des titres forts et bien rentre dedans. Flesh Storm ouvre les hostilités et ne déroge pas à la règle. Ca enclenche la surmultipliée dès les premières notes et ça va envoyer tout du long.
Force est de constater que le titre a de faux airs de War Ensemble à tous les niveaux. C’est structurellement quasi identique et ça envoie presque autant. La partie semble bien lancée seulement voila, la suite des opérations va nous montrer que les choses ne vont pas se dérouler tout à fait comme on aurait pu le penser. Certes Slayer fait du Slayer avec des titres qui labourent bien comme il faut mais on est loin des sommets atteint sur les précédents albums du groupe… très loin. Où sont les soli qui partent dans tous les sens? Et les descentes de toms supersoniques ? Sur les autres disques pas de problèmes on en a revendre mais pas sur celui-là.
De plus, aucun titre ne se démarque vraiment des autres, les titres rapides sont bêtement rapides sans rien vraiment apportés à l’ensemble et ceux plus lents sont d’un chiant incroyable. Certes ça sonne clairement old school mais il en faut plus que ça pour faire un album qui déboîte. Ici on a 10 titres de Slayer, et du Slayer plus que moyen vu le résultat d’ensemble.
Seul point positif, Araya maîtrise mieux son chant, c’est malheureusement au détriment de ses paroles qui commencent à sombrer dans des clichés que seul Slipknot avait osé jusqu’à présent (« I’ve made my choice, 666! »). Oui Christ Illusion est aussi bien old school au niveau de sa prod, Josh Araham a fait un travaille fabuleux pour faire revenir le groupe vers le son qui était le lien il y a une quinzaine d’année mais il n’est pas la chose monstrueuse que l’on attendait…. hélas.
Au final, Christ Illusion est bien un album de Slayer, pas de doute là-dessus, tous les éléments y sont: le son à l’ancienne, la vitesse, les soli… ils sont même retourné chercher Larry Caroll pour l’artwork! Seulement voila, si tout y est, il manque tout de même l’essentiel : le petit truc qui fait qu’un album marque les esprits. Christ Illusion restera « juste » comme un album de plus dans la disco de Slayer. A croire que le groupe a fait un album pour faire un album. Le résultat n’est pas foncièrement mauvais mais il n’est clairement pas au niveau où on l’attendait, dommage.