Il y a bien longtemps que la sortie d’un album de Soulfly constitue un non événement pour moi. Malgré tout je continue à suivre le groupe parce que même si les 2 premiers disques accusent leur âge, ils restent tout de même bien sympa. Qu’en est-il donc d’Archangel, dixième album (!!!) du groupe?
Croyez-le où non, il aura fallu attendre Archangel pour que Max retrouve un semblant de lucidité voir de créativité. Peut-être que son escapade dans Killer Be Killed et les machins sortis par Cavalera Conspiracy lui ont ouvert les yeux parce que OUI, ce Soulfly est bon. Ca vous la coupe? A moi aussi.
Je ne vais pas non plus tomber dans une admiration béate mais je dois admettre qu’il y a bien longtemps que je n’avais senti un Max aussi teigneux dans ses compos et remonté comme un coucou. Archangel ne tend pas l’autre joue, il met la patate et pose les questions après. Assez rare pour être signaler, le disque n’a pas vraiment de titres qui fassent remplissage (sauf si on prend en compte les bonus), l’album est cohérent et fonctionne bien sans réel temps mort. Comme d’habitude, Rizzo est en feu et propose des solos et arrangements de folies. J’ai toujours dit/pensé qu’il perdait son temps dans Soulfly mais force est de constater que sa présence est ici un vrai plus. Son riff de folie sur We Sold Our Soul To Metal est un régal, ses arrangements sur la chanson titre sont un bonheur. Shamash est également pleine de petites pépites qui rendent le titre vraiment excellent et puis il y a ce riff très très « meuchant » sur le final de Deceiver… comme quoi quand Soulfly veut, Soulfly peut.
L’album se conclue sur Mother Of Dragons (effet Game Of Thrones?) sur laquelle on retrouve toute la famille. Peut-être le titre le plus faiblard de l’album malgré un Marc Rizzo des plus inspirés. Les bonus sont une reprise de You Suffer de Napalm Death – 10 secondes au compteur, Acosador Nocturno qui repend à la note près le final de Deceiver et la Soulfly Song, ici Soulfly X.
A côté de ça, reste ce qui est pour moi la grosse faiblesse de l’album: la batterie. Rien à dire sur le son de cette dernière, il me plaît bien, en revanche les plans sont d’une tristesse à pleurer. C’est basique, pas inspiré, ça manque parfois de rythme (un comble) et les relances peinent justement à relancer la machine. Je peux entendre que Zyon Cavalera (fils de) est encore jeune et qu’il a une belle marge de progression mais pour un groupe comme Soulfly, je pense qu’il n’est pas encore prêt. Certes en live il tient à peu la baraque, cependant je ne peux m’empêcher de repenser à ce funeste concert au Hellfest l’an dernier lors duquel il a fait ce qu’il a pu et c’est hélas ce qui se dégage également de son jeu sur l’album. En parlant du concert du Hellfest, il est en « cadeau » sur l’édition spéciale d’Archangel. Tout ça pour dire que ça a beau être le groupe de papa et qu’il n’a à priori pas de souci à se faire pour son siège, Zyon va devoir bosser dur pour être au niveau et digne de tonton Igor.
Reste les paroles et le chant de Max mais j’en ai déjà fait des tartines sur le sujet donc je ne m’étendrais pas dessus.
Il me semble avoir déjà dit à propos d’un autre album de Soulfly qu’il était plus ou moins le descendent des Arise et autre Beneath The Remains. Je retire ce que j’ai dit concernant le dit album. Le vrai fils spirituel c’est Archangel.
Ce la faisait une éternité qu’un album de Soulfly ne m’avait pas botté de la sorte. Je retrouve un peu tout ce que j’aime dans les vieux albums d’un certain groupe brésilien dont on ne doit pas dire le nom, et je retrouve aussi la patte du Max que j’ai apprécié par le passé. C’est gras, ça groove, les ambiance sont là bref ça fait grandement remonter Soulfly et Max dans mon estime.