Souvenez-vous en 1985 quand Retour Vers Le Futur est sorti… enfin pour ceux qui étaient né, la DeLorean qui voyageait dans le temps ça faisait marrer tout le monde et en même ça faisait également rêver. Pouvoir voyager dans le temps… chopper les numéros gagnants du loto… ou piquer les partoches d’un album de Deep Purple…
Car il semble bien que c’est ce qu’on fait Michael Amott et ses petits camarades de jeu ont fait!
Si les précédents albums des Spiritual Beggars étaient emprunts de cet esprit 70’s qui leur conférait tout leur charme, ils restaient tout de même très moderne de part leur son et certaines de leurs composition. Earth Blues, quant à lui, saute le pas et devient carrément un album 70’s à quasiment tous les points de vue.
La façon dont il est composé ne laisse que peu de doute sur le sujet. Ensuite le son adopté se veut résolument old school. On constate également que la production du disque suit la tendance actuelle dans le Metal qui est d’abandonner les prods façon « mur dans les gencives » au profit d’un son plus naturel en prise directe. Exit donc les grattes surmixées et surpuissantes. On remarque également le retour en grâce de la basse dans le mix, idem pour les claviers et les divers arrangements.
Je parlais un peu plus haut des compos, il y a définitivement « un truc » avec ces chansons. Difficile en effet de leur trouver un point faible tant leurs potentiels points faibles sont contrebalancés par des qualités qui les rendent imparables. Un plan/couplet ne vous plaît pas? Pas de soucis, 15 secondes plus tard il y a LE PLAN imparable – vous savez celui qu’on voit venir des kilomètres à l’avance – qui met tout le monde d’accord.
Prenons Too Old To Die Young par exemple. Rien que le début est déjà un pur régal avec le clavier et le renfort des percus. Avec le petit solo en renfort c’est simplement jouissif. Mais vers 2 minutes 45 il y a le break « hippie », limite acoustique qui (à mon goût) casse un peu la dynamique du titre. A 4:27 on rebranche les grattes et on repart pour un final d’anthologie. Ce n’est qu’un exemple mais ça illustre bien la façon dont le groupe alterne les rythmes et les plans dans ses morceaux. Après il y a aussi 2/3 titres plus typiques du groupe comme Dead End Town ou Freedom Song dont l’efficacité ne se dément pas. Ce n’est cependant rien comparé aux morceaux de bravoures type Wise As A Serpent ou la monumentale Turn The Tide avec ça rythmique tout aussi monumentale. Que dire de Hello Sorrow ou bien One Man’s Curse qui peuvent également prétendre au titre de « chanson la plus géniale de Earth Blues » comme les chansons 2 précédemment citées? Hormis une petite baisse de régime sur le dernier morceau – et encore c’est une affaire de goût dirons certains – il n’y a rien à jeter sur Earth Blues.
Le final de Dreamer, la rythmique magique de Turn The Tide (oui j’y tiens à celle-là), les moments d’anthologie sur ce huitième album des Spiritual Beggars ne manquent pas. Je suis d’ailleurs pas loin de penser que ce dernier est probablement un des meilleurs de la disco des suédois, si ce n’est le meilleur. Il tient en tout cas le haut du pavé chez moi.
De là à en faire l’album de l’année 2013? Il faut voir mais il sera sans doute sur le podium.