The Serpent fait suite à Of Love & Lunacy, album qui avait marqué les esprits par son manque d’originalité. En effet ce dernier avait eu la riche idée de débouler en pleine vague métalcore, alors allez différencier un album de métalcore d’un autre quand il vous en tombe dessus 3 par semaine.
Rassurez-vous, The Serpent on le différencie des autres, d’une part parce que les albums de métalcore sont une espèce en voie d’extinction, d’autre part parce que The Serpent est un trou noir.
Si vous le voulez bien, revenons sur ce qu’est un trou noir musical.
En astrophysique, un trou noir est un objet massif dont le champ gravitationnel est si intense qu’il empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper.
En musique, The Serpent est un objet… équivalent au vide sidéral dont le champ gravitationnel est si nul qu’il empêche toute forme d’intérêt de s’y développer.
Non je ne suis pas en train de vous dire que c’est nul, pour ça il faudrait qu’il y ait matière à ça, hors là… y’a même de quoi tirer à vue tellement s’en est désarmant. Rarement un disque m’a autant laissé dans une telle indifférence.
Oui c’est plein de bon sentiment, c’est certainement fait avec beaucoup de conviction, c’est sur il y a du boulot derrière mais pas moyen d’accrocher. Ajoutez à cela qu’il garde le gros défaut de son prédécesseur : c’est cohérent mais rien ne s’en démarque vraiment. Les singles sont des singles, non ce n’est pas une lapalissade, ça veut simplement dire que tous les poncifs du genre sont là, le reste est d’égal qualité dans… la moyenne des groupes moyens. On aime sur le moment et puis après, avec un poil de recul, au mieux on se demande ce qu’on vient d’écouter, au pire on oublie jusqu’au nom du groupe.
Les harmonies, les plans de batterie, les riffs sont déjà vu et archi revu dans tous les sens, toutes les gammes, tous les tons et j’en passe. Le chant est correct mais sans casser des briques, seuls les solis rattrapent un peu l’ensemble, et là on dit un grand merci à Jordan Wheland qui justifie au passage sa présence sur l’album des légendes Roadrunner United. Je passe sous silence le clavier parce que je pense avoir casser assez de sucre sur le dos de ces jeunes gens.
A noter une prod et un mixage de qualité qui sont respectivement signés par Steve Evetts et Logan Mader. Cela dit, on n’en attendait pas moins.
Le premier album était sympa… disons à dose homéopathique, celui-là est destiné à suivre le même chemin.
Pas mauvais dans l’idée, The Serpent semble témoigner d’une certaine naïveté de la part de Still Remains aussi bien dans les compos que dans le style, comme si le groupe était dans sa bulle et ne regardait pas le monde autour de lui. Le résultat est un album un poil daté stylistiquement voir même hors du temps comparé à la prod actuelle. Choix délibéré ou pas, Still Remains tente sa chance. Pourquoi pas… je suis parfois nostalgique, mais pas à ce point là.