Mine de rien, Stone Sour fait son trou. Pris au départ comme un délire de sale gosse pour les 2 membres de Slipknot qui en font partie, le groupe s’est acheté une crédibilité avec Come What(ever) May, un second album solide et plein de promesses.
Oui plein de belles promesses comme celle d’avoir de compos efficaces pleines de riffs accrocheurs, de plans donnant envie de se secouer la carcasse et un chant suffisamment varié pour ne pas lasser l’auditoire. En gros la formule qui avait fait de leur second opus un beau succès.
Oui mais voila, si les formules sont des choses bien pratiques et utiles, il faut savoir les utiliser avec parcimonie. Tout est dans le dosage. Et ici on est largement au-delà des doses prescrites sur à peu près tous les tableaux. Stone Sour livre une partition avec un objectif clairement affiché: être en « heavy rotation » sur les radios US. Avec pas moins de 5 titres mélos plein de chant clair et de guitare sèche, le groupe tente de nous refaire le coup qu’ils avaient fait avec Bother sur le premier album. Sans jamais atteindre pour autant le quart de la qualité du morceau en question. Hesitate (le clone) est une parfaite catastrophe, un morceau comme on en entend dans à peu près tous les « teens movie » pondus par les télés US. Mais si mais si un peu d’imagination. Passez-vous le morceau et vous allez voir que dans les 5 secondes vous aurez en tête l’image de jeunes ados ‘ricains typiques qui font leur vie: collège, bal de promo et la fausse moche qui se transforme en bombe anatomique une fois relooké, avec pour bande sonore cette chanson déjà entendu 1 million de fois.
Corey & co sortent du fond de leur tiroir un bouquin de formules éculées et usées jusqu’à la corde. Trop de compos mélos prévisibles, trop de morceaux faussement énervés avec un peu de chant qui fait de la peur avec la grosse voix (parce que oui à la base c’est un peu métal quand même Stone Sour) et un petit « fuck » ici ou là parce que le petit logo « Parental Advisory » est toujours gage d’un minimum de rébellion.
Je pousserais même le vice jusqu’à dire qu’Aud
o Secrecy est à l’image des concerts de Stone Sour: très pro mais sans âme. Notez que ça fonctionnait aussi pour Slipknot. On peut faire un copier/coller de chacune de leurs prestations. Ici c’est plus ou moins pareil, d’un morceau sur l’autre on retrouve plus ou moins les mêmes choses avec plus ou moins d’inspiration. C’est très bien fait, la prod est monstrueuse, mais il ne se passe rien, on s’ennuie ferme.
Trop facile, trop convenu, trop typé FM. Hormis sa grosse prod et 2/3 morceaux un peu plus aguicheurs que les autres, Audio Secrecy ne marquera pas les esprits loin s’en faut.
Sitôt écouté, sitôt oublié.