Lord K. Philipson est de retour avec le neuvième album de son Project Hate MCMXCIX et comme à son habitude, il n’a pas pu s’empêcher de faire parler de lui avec un mini scandale dont lui seul a le secret. Alors plan déguisé pour faire parle de son disque qu’il sort en autprod intégrale, vrai démarche pour défendre son bifteck ou un peu des deux… à vrai dire on s’en cogne, parlons de l’album.
Sobrement intitulé The Cadaverous Retaliation Agenda, l’album est dans la lignée de son très bon prédécesseur (Bleeding the New Apocalypse (Cum Victriciis In Manibus Armis), à savoir une nouvelle variation sur le mélange de Death Metal et musique électronique avec une touche de chant féminin.
Si les albums du Project Hate sont en temps normal déjà relativement long, The Cadaverous Retaliation Agenda explose les compteurs avec pas d’une heure vingt de musique! Chacun des 6 morceaux principaux (dont le plus court fait 9 minutes) est précédé d’une petite intro instrumentale bien pensée mais toujours indispensable.
Comme à leur habitude, Ruby Roque et Jörgen Sandström se partagent le chant. Le contraste entre la voix gutturale de Jörgen et celle du Ruby fait toujours merveille. Cela convient parfaitement aux ambiances qui parcourent les morceaux, Ruby ayant droit à quelques envolées de claviers et des plans plus harmonieux que ceux qui suivent son compères où la lourdeur prédomine.
Lors de l’écoute des morceaux on passe souvent par plusieurs état. Bien concentré au début, on finit par perdre un peu le file pour mieux être repris de volée par un solo ou bien une augmentation subite du rythme au moment où le titre semble faiblir un peu (chose que l’ont peut vérifier sur Conquering the Throne of the Cadaverous). Chacune des chansons suit plus ou moins cette recette avec parfois des résultats inégaux. La faute a quelques passages vraiment moyen que le passage suivant, bien que largement supérieur, peine à faire oublier. C’est un peu le problème avec des titres aussi long, il faut se renouveler continuellement sans pour autant se mordre la queue et surtout tenir le rythme. Les riffs rythmiques sont la plupart du temps bien sentis même si parfois, l’enchaînement d’accords a un léger air de déjà vu. Ceci dit, au bout de 9 albums, la recette est maîtrisée et le résultat toujours aussi bon même si persiste parfois à penser que 2/3 minutes de moins sur certains morceaux ne seraient pas un mal (The Great Retaliation is Upon Them par exemple).
Comme je l’évoquais plus haut, cet album est 100% autoproduit. Pas de label pour en faire la distribution ou la promo (d’où la polémique savamment entretenue par Philipson). Cela veut également dire pas de producteur renommé aux manettes. C’est une fois de plus Philipson qui s’y colle en plus de son travail de composition, d’interprétation des choeurs, de la guitare ainsi que des claviers et de la basse. La prod donc: c’est du pur Project Hate avec ce son que Philipson a donné à son groupe: guitare très grasse, basse très lourde et très présente dans le mix et toujours les arrangements en nappe un peu plus au fond. Un son que j’adore par dessus tout.
Pourtant pas accroché plus que ça au premier passage par The Cadaverous Retaliation Agenda, la seconde écoute aura permis une meilleure « digestion » de la bête. Moralité? Moralité il est très bien cet album! Il nous fait passer par toute sorte d’états et d’ambiances. Bien que les morceaux tirent parfois en longueur inutilement, il faut souvent ça pour nous amener à destination.
2013 démarre vraiment bien!