Il y a 4 ans je concluais ma chronique de Human Target par « le groupe a un truc c’est évident mais Human Target en tant qu’album peine à convaincre ». Donc y’a t-il du mieux chez Thy Art Is Murder?
Indubitablement: OUI. Parce que je n’ai absolument aucun doute sur le fait que le groupe a lu la dite chronique et c’est dit « ce mec a raison faut qu’on corrige le tir on vaut mieux que ça ».
Blague à part, Godlike corrige à peu près tout ce qui clochait sur Human Target et fait même mieux dans le sens où il tente des choses.
Thy Art Is Murder, c’est fin comme du gros sel et ça s’assume en tant quel. Donc Godlike casse des rotules d’entrée. Destoyer Of Dreams pue la haine et l’envie d’en découdre. Mais contrairement à son prédécesseur, Godlike ne se dégonfle pas après 4 morceaux. Il continue de venir vous latter les tympans et il est assez malin pour le faire de plusieurs façons différentes.
Si Destroyer Of Dreams optait pour l’approche frontale, Everything Unwanted baisse un peu le tempo pour se faire plus massive. Le break haché est un monstre d’efficacité et les ambiances procurées par les arrangements achèvent de donner de la lourdeur à un titre déjà imposant soniquement parlant.
Plus globalement, Godlike est un album qui aime essayer de vous mettre mal. Les australiens ont décidé de bien travailleur leurs ambiances pour faire un disque qui sent la désolation et le désespoir. Les différentes thématique des paroles, la violence de la musique, certaines harmonie de guitares, tout est fait pour vous mettre au fond (Godlike, Lesson In Pain). En bons amateurs de Métal que nous sommes, l’effort est apprécié comme il se doit même si connaît la recette.
La prod ultra méchante aide à propulser tout ce petit monde dans une univers violent et dépressif. Le chanteur remplaçant CJ McMahon (non identifié à l’heure où j’écris ces lignes) est exactement ce qu’il faut pour le registre musical du groupe. Guttural et gras juste ce qu’il faut. Inutile de faire le cochon qu’on égorge ou de mettre un pitch débile sur sa voix pour faire du bon Deathcore (oui je pense très fort à Will Ramos et Alex Terrible – qui sont excellents tous les 2).
A défaut d’être divin, Godlike fait parfaitement le job et peut tranquillement venir chercher le trophée d’album de Deathcore 2023. Après Slaughter To Prevail en 2021 et Lorna Shore en 2022, la poésie a encore de beaux jours devant elle.