Avec désormais 10 albums au compteur, il est peut-être temps de passer en revue ce que Trivium nous a proposé tout au long de sa carrière. qu’en pensez-vous?
Honnêtement, combien de titres du groupe êtes-vous capable de citer comme ça? En ce qui me concerne j’arrive à 5. Pull Harder On The Strings of Your Martyr à cause du roulement de batterie en intro, A Gunshot To The Head Of Trepidation parce que je me suis fait bannir de la chaîne Twitch de Matt Heafy après une vanne dessus, Anthem (We Are the Fire) parce que Burnout Dominator, Silence In The Snow parce que cheesy as fuck et… ha ben en fait ça fait 4.
Où est-ce que je veux en venir avec ça? Simplement que je trouve triste qu’arriver au chiffre respectable de 10 albums, il y ait si peu de choses marquantes dans la carrière du groupe. D’aucun diront (à raison sans doute) « ouais mais t’es pas vraiment fan ». C’est vrai. Mais Trivium est pour moi un cas d’école du mal qui ronge la Musique en général, le Métal de plus en plus et les groupes US en particulier.
Désormais tout va plus vite. On porte au pinacle aussi vite que l’on condamne au purgatoire la moindre chose. Et pour être sûr d’avoir droit au pinacle, on simplifie son propos au maximum pour le rendre facilement assimilable au plus grand nombre. C’est ce que Trivium a fait en choisissant une approche résolument mélodique sur ses derniers opus avec pour résultat des albums techniquement intouchables mais sans aucune saveur.
In The Court Of The Dragon est, contre toute attente, un peu plus piquant que ces 5 prédécesseurs. Même What The Dead Men Say que j’avais trouvé bon en son temps et n’a pas été épargné par les affres du temps. A l’instant T, ce dixième album est leur meilleur depuis The Crusade (2006). Corey Beaulieu n’a pas menti quand il déclarait que l’album serait « très énervé ». On retrouve une vibe thrashisante fort agréable sur pas mal de titre. Sans renier sa base résolument Metalcore, Trivium propose un mélange des genres qui fonctionnent et trouvera sans nul doute son public malgré quelques figures de style un peu déjà vu.
Techniquement, Heafy et Beaulieu sont au point, on le sait, ça ne souffre aucune discussion. J’ai même envie de dire qu’ils ont réhaussé leur niveau de jeu sur ce disque plus agressif. Plus que les riffs, ce sont les solos qui flattent l’oreille. Autre point que j’avais souligné sur le précédent opus, le chant. Heafy est désormais parfaitement au point aussi bien sur le chant clair que hurlé.
Mais là où il y a eu progrès, c’est côté batterie. C’est toujours Alex Bent qui s’y colle et on le sent enfin à l’aise dans ses chaussures. Comprendre par là que le poste derrière la batterie ressemble pour lui de plus en plus à un fauteuil qu’à un siège éjectable. A mon goût il en fait toujours un peu trop avec ses toms MAIS il place souvent une petite cymbale ici ou là, ce que d’autres ne feraient pas. Un mal pour un bien.
Malgré toutes ses qualités, pour être très honnête j’ai déjà oublié la plupart des titres d’In The Court Of The Dragon. Pour me paraphraser, c’est très bien fait, ça sonne du tonnerre mais c’est du prémâché.
Grand bien face à Trivium d’être un des rares survivants du Metalcore encore actif et en bonne forme. Seulement il semble évident que le genre n’a plus grand chose à proposer. En attendant de voir si je me souviens de ce disque quand le prochain sortira.