C’est avec beaucoup de circonspection que j’attendais ce nouvel album de Turmion Kätilöt. En effet, notre bande de joyeux finlandais m’ayant quelque peut laisser sur ma faim avec Universal Satan, le titre Global Warning semblait des plus appropriés.
Même si le temps a fait son oeuvre et que j’ai un peu réhabilité Universal Satan, le moins que l’on puisse dire c’est qu’à la première écoute Global Warning m’a fait une impression encore plus désastreuse. Sachant que dans intervalle j’ai fait l’acquisition de Perstechnique, leur album de 2011, le fossé est encore plus flagrant.
D’un Indus complètement barré et très très énervé qui met un peu de temps à se laisser apprivoiser, le registre a évolué vers quelque chose de plus facile d’accès, souvent avec des petits arrangements qui donnent un côté acidulé à la musique. Au moins ils ont gardé le chant en finnois – toujours ça de pris. Alors est-ce que tout ça fait de Global Warning un mauvais album? La réponse est moins binaire qu’on pourrait le penser – comme souvent.
Naitu, premier titre de l’album, est un single en puissance et classique de ce que peut proposer le groupe. C’est ultra efficace et ça fait bouger les fions: j’achète mais il manque ce grain de folie. Turmion Kätilöt a choisit de ne plus inclure dans sa musique ce moment où tout bascule et un titre part dans tous les sens, où rien n’a aucun sens et où le foutraque devient génial. Tout est plus conventionnel, formaté (cf Truvasana) mais peine parfois à être accrocheur, pire une chanson comme Kuoleman Juuret me donne une sensation de déjà vu assez déplaisante, à fortiori car c’est la première fois avec eux. Si j’étais mauvaise langue, je dirai que lors de leur signature chez Nuclear Blast on les a « invité » à mettre de l’eau dans leur Koskenkorva et leurs compos pour vendre un peu plus. Je vous épargne le débat sur les choix de carrière.
Toujours est-il qu’avec 13 titres, ils sont généreux, que ça sonne comme ça doit sonner: très gros, que la basse sonne maousse costaud et que si comme moi vous avez un caisson de basse régler de façon à déclencher tous les sismographes du coin, ce n’est que du bonheur.
Alors est-ce que je suis déçu? Un peu parce que ce qui rendait ce groupe unique était que chaque album était un saut dans l’inconnu et qu’on se retrouvait avec une chanson comme Lataa Ja Varmista. Mais à côté de ça, j’ai enfin un nouvel album donc je ne vais pas cracher dessus car j’ai de nouvelles munitions pour emmerder mes voisins