Wayne Static – Pighammer

Static-X ayant plus ou moins mis la clé sous la porte, l’homme qui donne son nom au groupe en profite donc pour se lancer en solo.
Quoiqu’est-ce que ça peut bien donner?

A priori on est en droit de penser que ça va être du « Static-X like » et que donc ça va être relativement prévisible. Que neni!
Certes la filiation entre les 2 est indéniable. Rien que pour la voix avec le timbre et le phrasé si spécial de l’ami Wayne mais également pour le côté Rock/Metal avec bidouillages électroniques. Les ressemblances s’arrêtent pourtant là.

En effet, On est assez loin de Static-X pour ce qui est des rythmiques, Pighammer est album résolument moins violent et tend plus vers un Rock électronique au son très lourd.
Si vous vous attendez à des titres type Get To The Gone ou This Is Not vous pouvez passer votre chemin. L’album ne monte que rarement dans les tours (Thunder Invader) et joue beaucoup plus sur les ambiances, très travaillées et relativement bien amenées pour la plupart. Elle donne une patine un peu 80’s aux bidouillages en tout genre qui se promènent ici ou là dans le fond du mixage sans jamais sombrer dans le ringard (Chrome Nation). Ca donne même limite un petit côté nostalgique au tout.

Relativement mid tempo, le disque n’accélère que rarement et à bon escient. Celà permet à Static de dérouler son concept tranquilement – un chirurgien esthétique obsédé par les cochons et qui transforme ses patientes en cochon justement (encore un qui a trop regardé Nip Tuck, bref…). Cela lui donne aussi l’opportunité de tenter de 2/3 bricoles vocalement et ainsi de sortir de chant hyper saccadé. Du coup il tente parfois de chanter pour de vrai sans  forcer (Get It Together) et je dois dire que même si ce n’est pas le plus grand chanteur de la planète, son timbre éraillé passe plutôt bien.

Pas désagréable dans sa première moitié, Pighammer commence à montrer des signes de faiblesse dans sa seconde partie. Les compos sont un peu moins inspirées et globalement l’album traîne en longueur inutilement, 2 titres de moins lui aurait sans doute permis de garder en constance.
A côté de ça, cet album est fort bien ouvragé. Je me revois encore en train d’écarquiller les yeux quand j’ai  entendu le son de la guitare. Parvenir à trouver le juste milieu en ce son gras et les arrangements, tout en donnant à l’ensemble un aspect relativement froid n’a pas du être une sinécure. Il a du s’arracher les cheveux (HAHA) le père Static. Pour la petite histoire, c’est un album fait 100% maison du sol au plafond: compos, interprétations (chant, guitare, basse, batterie – boîte à rythme?), prod etc… Wayne  Static a tout fait lui même.

Un peu déroutant à la première écoute, Pighammer se révèle au fur et à mesure des écoutes et son ambiance si particulière lui donne un cachet spécial. Il fait parti de ces albums qui donnent envie d’y revenir sans qu’on sache trop pourquoi.
Pas mal du tout pour un premier effort solo.