Et un all stars band de plus pour la dame, à ceci près que celui-ci n’en est pas à son coup d’essai. Avec Witchkrieg, Witchery sort son cinquième album et relance par la même la machine à baffes. Oui c’est pas fin mais c’est assumé.
Pour ceux qui prennent le train en route, Witchery c’est Legion (ex-Marduk), Martin ‘Axe’ Axenrot (Opeth, Bloodbath), Patrick Jensen (The Haunted), Sharlee D’Angelo (Arch Enemy) et Richard Corpse. Une bien belle bande de bras cassés qui fait du thrash à la suédoise y a ajoutant par-ci par-là des vocaux à tendance black metal. En même temps avec Legion comme brailleur, fallait pas s’attendre à avoir du Frank Michael. Passons.
Faisant suite au très bon Don’t Fear The Ripper, Witchkrieg marque donc l’arrivée de Legion au chant. Foncièrement ça change pas mal de choses si on le compare à Tony ‘Toxine’ Kampner qui occupait le poste auparavant. Le premier était un bon gueulard mais avait un peu de mal a modulé sa voix. Le second apporte une palette vocale plus large, capable d’alterné cris aigus typiquement black et voix death, il offre plus de possibilités à ses acolytes dans le choix des compos. Ca me fait un peu penser à The Haunted qui, en changeant de chanteur, a eu droit au même type d’évolution en passant du gros bourrin à un type plus stylé, la différence étant que The Haunted a perdu en qualité ce qu’il a gagné sur le plan vocal, heureusement ici, la qualité de compos reste.
Côté compos justement, ça riff à la suédoise, on reconnait immédiatement la patte ‘the hauntedienne’ (décidément) de Jensen dans les riffs. D’Angelo fait le boulot à la basse et Axenrot sort une de ses meilleures prestations depuis un bon moment. Tout ça fait que Witchkrieg est un album direct, qui ne fait pas dans le détail et c’est peut-être là son point faible. Là où sur le précédent disque, le groupe calmait le jeu en calant des titres plus lents mais hyper groovy, il se contente ici de foncer.
Tue Madsen signe une nouvelle fois la production de l’album. Si c’est forcément hyper compact et massif, c’est mieux fini que sur Don’t Fear The Ripper. Exit la grosse caisse qui claque (enfin!!!) et ce son artificiel. Les guitares sont plus épaisses, moins froides et avec un son plus acéré, pas un mal vu le nombre d’invités au mètre carré sur la galette et comme, en plus, les dits invités sont tous manchots, il valait mieux avoir des guitares qui sonnent juste. Car ce sont rien de moins que Andy LaRocque (King Diamond), Kerry King (Slayer), Hank Shermann (Mercyful Fate), Lee Altus et Gary Holt (Exodus) et Jim Durkin (Dark Angel) qui viennent grattouiller avec Jensen et Corpse. Bref une sacrée bande de pignolos pour qui le thrash n’a plus trop de secrets.
Avec Witchkrieg il n’y a pas de surprise.
C’est propre, efficace, ça ne révolutionne rien du tout, ce n’est de toute façon pas le but de l’opération. N’empêche que vu le casting, les loulous en ont sous le pied et Witchery mériterait certainement un peu plus d’intérêt de leur part qu’un album de temps en temps… quoique à choisir, je préfère qu’Axe passe plus de temps sur Bloodbath 😀