Wolfheart fût l’une des (re)découvertes du Hellfest 2019. Gros son, gros riff, ambiance assez géniale sur scène. Il est maintenant temps de voir si la mayonnaise prend aussi bien sur album.
Dès les premières notes, on reconnaît de suite des sonorités, des rythmiques, des arrangements en droite provenance du pays des 1000 lacs. C’est glacial, toujours emprunt d’une légère mélancolie mais là où Inomnium est plus éthéré, Tuomas Saukkonen et ses petits amis ont eu une approche bien plus sombre de la musique.
Ayant pour thématique la Carélie, région frontalière de la Finlande, aujourd’hui russe et longtemps source de conflits entre les 2 voisins, le choix de la 7 corde sonnait comme une évidence pour souligner la lourdeur du propos. Mais plus que le son résolument gras de l’instrument, c’est la maestria avec laquelle le groupe alterne le grave et le léger dans sa musique qui choque. Dans le sens noble du terme. A ce stade de maîtrise c’est quasiment de la magie aussi bien les changements d’ambiance que de rythmique. A ce titre, Horizon On Fire est une merveille du genre. Entre le riff, les claviers et cette batterie redoutable (mention spéciale à Joonas Kauppinen, monstrueux sur tout le disque), le groupe fait montre d’une efficacité sans égale. Comme si ça ne suffisait pas, à l’ajout quelques légères touches de Black Metal dans le Death comme sur Arrows Of Chaos, on part sur d’autres sentiers qu’il est tout aussi agréable d’arpenter. Cependant le clou du spectacle reste pour moi Born From Fire. Le riff est fantastique, très « Amon Amarthien », la rythmique tribale, quasi guerrière donne envie de s’enrouler dans une peau de loup et d’aller tailler dans le gras de l’adversaire. L’envolée épique du solo est un bonheur sans limite qui propulse la final du titre dans une ambiance complètement folle. Du pur finlandais avec une pointe de viking. Fabuleux.
Côté prod, c’est monsieur Saukkonen qui est aux manettes. Comme évoqué plus haut, la guitare est grasse, peut-être même un poil trop. Tout le reste repose sur l’expérience du taulier qui visiblement connaît son affaire avec des arrangements et claviers où tout tombe juste et une basse qui est là où elle doit être. Le gros point à souligner est le son de la batterie. Quel pied d’avoir une batterie qui sonne aussi naturelle!
Pour conclure, Wolves Of Karelia est un disque fantastique. Un album à écouter en plein air sous le ciel d’une nuit étoilée… où en télétravail pendant le confinement pour s’évader loin dans une forêt du grand nord.
Dites moi où je dois signer pour avoir un autre album de cet acabit?