Pour son dixième album, Amon Amarth a fort à faire. Ils doivent faire oublier 2 albums en demi teinte et surtout montrer qu’ils en ont encore sous la pédale – et ce malgré un changement de batteur *tadoum tsss*.
Ouais, dur de montrer qu’on n’a pas fait le tour de la question après plus de 20 ans de boutique.
Surtur Rising et Deceiver Of The Gods étaient bien, sans plus, déclinant la recette ultra efficace de Twilight Of The Thunder God. Jomsviking doit montrer autre chose, tout en soignant la forme, il ne doit pas en oublier le fond. Ce qui veut dire trouver le subtil équilibre entre riffs immédiatement efficaces et ambiances approfondies. Pas facile mais on sait Amon Amarth capable de la chose. Du moins, c’est comme ça que selon moi nos suédois devaient aborder ce nouvel album et c’est qu’ils ont fait, en partie du moins.
Car pour être moins immédiat, Jomsviking l’est carrément moins que ces prédécesseurs. Le groupe a toujours ce sens du riff qui fait mouche mais l’utilise différemment. Les titres sont moins rentre dedans, le tempo est un poil plus posé, Amon Amarth mettant l’accent sur le côté épique de sa musique, poussant même parfois le truc jusqu’à l’overdose – Raise Your Horns ou The Way Of The Vikings en sont de parfaits exemples. Oui c’est efficace mais c’est tellement cliché que ça en devient presque risible sans parler de Johan qui en fait des caisses au chant. Après je concède volontiers qu’en écoutant Way Of The Vikings je troque ma Twingo contre un drakkar et je vais envahir la Pologne avec mon slip en peau de renne. De ce point de vue là, le titre de l’album et l’idée générale qu’il déroule sont cohérents mais la mise en musique me paraît parfois un poil laborieuse.
Sur les 11 titres, les 4 premiers sont à mon sens un peu poussif. On entre ensuite dans ce qui est à mon sens la meilleure partie du disque avec des morceaux pêchus, un poil cliché comme je l’évoquais plus haut mais efficace. Les ambiances sont réussies et au final la seule ombre au tableau sur cette partie de l’album se sont les paroles qui sont assez consternantes. La palme revenant à A Dream That Cannot Be sur laquelle les couplets de Doro labourent les champs tellement ça vole bas, ce qui n’aide pas une chanson déjà moyenne à la base. Car oui, Jomsviking se termine de la manière dont il a commencé, avec un manque d’élan flagrant.
Tout ça pour dire que Jomsviking est bon album, pas mauvais, pas génial. Il a le mérite d’être cohérent tout du long et de proposer quelque chose de différent par rapport aux sorties récentes d’Amon Amarth. On sent quand même un groupe en quête d’un nouveau souffle créatif et qui, au lieu de s’enfermer dans une recette comme il a pu le faire jusqu’à récemment, a la volonté de proposer autre chose. C’est pas encore ça mais il y a de l’espoir.