48 mois, c’est la durée du silence observé par Audrey Horne depuis l’excellentissime Blackout. Reste maintenant à voir ce que vaut Devil’s Bell.

Plutôt que de capitaliser sur la recette ultra efficace qui a fait leur succès sur Youngblood, un peu moins sur Pure Heavy et surtout sur Blackout, notre quintet prend un ici une direction très britannique.

Avec ces influences et ce style aisément identifiable, Devil’s Bell serait sorti au début des années 1980 que ça n’aurait choqué personne. Et pourtant ça reste malgré Audrey Horne dans l’esprit.

La très grosse influence Heavy britannique donne une couleur un peu étrange à la musique. On navigue dans une eau un peu trouble où le groupe semble hésiter entre y aller plein pot dans l’hommage aux groupes de l’époque (Iron Maiden en tête) ou bien faire du pur Audrey Horne.

D’habitude prompt à mettre les pieds dans le plat, AH prend ici son temps pour installer son premier morceau. C’est accrocheur juste ce qu’il faut mais il manque au titre un petit quelque chose. Les quelques titres qui suivent sont un peu du même tonneau. On hésite.

L’instrumentale de 4 minutes qui surgit ensuite surprend. C’est un peu étrange car ça arrive comme un cheveux sur la soupe mais pourquoi pas.
Il faut attendre le début de la seconde moitié pour avoir enfin du pur Horne avec Danse Macabre. Une vraie bouffée d’air frais dans un disque au ton plus sombre que ce à quoi les norvégiens nous ont habitué avec leurs dernières sorties. Le titre reste un cas isolé cependant.

Le reste de Devil’s Bell a tout pour fonctionner. Il y a vraiment tout ce qu’on aime et malgré cela, pour une raison que j’ignore tout passe à travers. Pourtant le duo des enfers Ice Dale/Tofthagen est toujours aussi chaud patate. Toschie est toujours aussi brillant, de même que Kjetil Greve et Espen Lien qui tiennent la maison.

Devil’s Bell est un peu un ovni. Il ne change pas fondamentalement des autres disques du groupe mais il lui manque cette petite étincelle. Cet effet wahou qui donne immédiatement envie d’y revenir. Ca reste néanmoins du solide.