Il y a 2 ans presque jour pour jour sortait le premier album de Babymetal, groupe de JPop boosté au gros son qui tâche et qui a déchaîné les passions. Et croyez-moi, ce n’est pas avec ce second album que ça va se calmer
Parce qu’entre temps, le groupe a fait la tournée des festivals – on les a notamment vu au Download, et a gagné une popularité insoupçonnée. Du coup, ce Metal Resistance est attendu au tournant par un paquet de monde, histoire de pouvoir tailler le groupe à volonté avec des arguments plus ou moins recevables.
Bref.
J’imagine qu’un certain nombre de curieux sont tombés sur le single Karate, dont le clip est assez sympa mais qui marque surtout les esprits par son ton assez sombre et surtout cette espèce de son absolument monstrueux. Le chant n’en parlons pas hein, c’est de la pop, mais la partie instru, même si elle sonne archi prévisible (notamment le riff d’ouverture) fait le bien le boulot. A côté de Road Of Resistance sonne comme du Dragonforce sour emphet’ – avec un solo ahurrisant, Amore sent bon le Speed Metal à papa – ça fleure bon l’hommage/pillage à X Japan. On trouve en plus Meta Taro qui lorgne gentiment du côté des Amon Amarth/Finntroll (oui j’ose ce genre de comparaison) pour le côté mmmh disons épique/pseudo festif de la chose ou bien encore Awadama Fever qui se la joue techno/indus. On trouve aussi pêle-mêle un morceau faussement émo, un autre qui tire sur le Nu Metal avec des choeurs growlés, une chanson à la limite du Death (musicalement s’entend) parce que les lignes de chant sont toujours plus ou moins les mêmes – bien que parfois elles tentent de varier un peu. Il y a bien entendu l’inévitable balade et attention, tenez-vous bien un morceau qui tire sur le prog’. Et pour finir un petit morceau chanté en anglais – puisqu’on vous le dit.
J’avoue avoir complètement halluciné en écoutant Metal Resistance. Les mecs qui l’ont composé sont soient des génies, soient des personnes que la putasserie ne dérange pas. Ca bouffe à tous les râteliers sans vergogne et malgré cela il est évident que le fond a été bien étudié pour que les amateurs de Metal s’y retrouvent.
M’est avis que les producteurs ont changé leur fusil d’épaule en voyant le succès du groupe en occident et ont décidé de proposer un second opus bien plus burné et dans lequel ils ont casé tout ce qu’ils ont pu en matière de style. En parlant de style, si il y en a bien un qui est porté disparu: c’est la Pop! On en retrouve encore par moment dans certains passages plus acidulés de l’album mais globalement, ce qu’on entend le plus avec la double pédale, c’est la 7 corde.
Tout ça pour dire que si la forme est plutôt réussie, bien plus que sur le premier album – peut-être aussi parce que ça sonne plus comme un album de Metal avec des relents de Pop comme un album de Pop avec des relents de Metal, le fond peut laisser perplexe. Je comprends aisément ceux qui disent qu’avec ça l’esprit contestataire du Rock/Metal s’est fait la malle, tout comme je comprends ceux qui trouvent ça très bon.
En gros c’et à la fois complètement génial et totalement abruti et c’est ça qui est bon.