Un nouveau Behemoth! Enfin! Il s’est fait attendre celui-là, c’est le moisn que l’on puisse dire mais d’un autre côté avec les déboires connu par ce bon Nergal, on va dire que c’est normal. Maintenant le tout est de savoir si ce Satanist est à la hauteur du statut dont jouit désormais le groupe.
Car il faut bien dire que depuis quelques années, l’aura du groupe s’est décuplée au point d’en faire une des références du genre. Et le groupe, ou plutôt Nergal, en joue un maximum. Un coup avec une autobiographie avec une bande annonce au final pour le moins douteux, un coup avec une moto à l’esthétique 100% « behemothienne ». Ca plus la leucémie du Nergalou, ça fait au final beaucoup d’actu pour un groupe qui n’a rien proposé de neuf (musicalement s’entend) depuis 2009 avec Evangelion.
Blow Your Trumpets Gabriel, premier single et premier morceau de l’album est connu depuis quelque temps déjà. Hormis son mid tempo et son clip grandiloquent – truc que semble apprécier le groupe depuis quelques temps – il ne s’y passe pas grand chose. Certes l’ambiance se veut pesante et c’est plutôt bien retranscrit mais globalement et pour dire les choses comme je les pense: on s’y emmerde – ou pour être plus politiquement correct, ce n’est pas ça que j’attends et que j’aime chez Behemoth. Idem sur Furor Divinus et Messe Noire qui maraudent dans les mêmes eaux avec plus ou moins de bonheur.
Il faut attendre Ora Pro Nobis Lucifer pour qu’il commence à se passer quelque chose et que les polonais se décident à passer la seconde. Non je ne vais pas crier au génie loin s’en faut, mais cette chanson avec ses faux airs de Chant For Eschaton 2000 fait le taff et envoie quelques des goldens biens senties. Ensuite on repart pour du mid par paquet de douze. The Satanist avec sa structure un peu différente du reste et sa partie tout en blast avec les cuivres propose quelque chose d’intéressant quoiqu’un peu trop bavard pour ce qui est des solos. Ben Sahar suit un peu le même chemin avec son ambiance plus orientale, le fait est que ça fonctionne plutôt pas mal. In The Absence Ov Light ressort la giffleuse avec une fois encore quelques idées pas inintéressantes dont ce break dans le dernier tiers lors duquel la batterie se remet petit à petit en action avant… bah rien du tout en fait parce que si l’idée est bonne, elle tombe à plat. J’aurais bien aimé reprendre une petit droite à la mâchoire pour conclure ce morceau. Reste enfin O Father O Satan O Sun qui, à la vue de l’album et de sa durée à tout pour filer une demi molle. Il faut dire qu’avec du chant clair (oui oui vous avez bien lu) et cette ambiance un peu décalée, très aérienne, qui fait plus SF qu’autre chose, on n’est plus vraiment sûr d’écouter un album de Death. Bref ça se termine comme ça à commencer, c’est-à-dire sur un manque de conviction côté auditoire.
A noter, une prod bien plus crue que sur les albums précédents. Exit le disque surproduit, ici le son est plus organique, la batterie sonne moins triggée et les guitares sonnent gras comme il faut. Si il y a bien une chose qu’on ne pourra pas retirer à The Satanist, c’est la qualité de sa prod et de son mixage.
Au final que retenir de nouvel album de Behemoth? Que ce break de 5 années a grandement fait évoluer la façon de composer de Nergal, c’est un euphémisme. Que le groupe se concentre désormais plus sur les ambiances de ses morceaux et opère de ce fait un léger retour en arrière, c’est un fait.
Toujours est-il que The Satanist surprend, pas vraiment là où l’attend mais pas imprévisible non plus. Bien que j’adore le groupe, j’avoue que je ne suis pas déçu pour la bonne raison que je n’en attendais rien. Donc si déception il y a pour ma part, elle est tout relative.