Petit à petit l’oiseau fait son nid.
Petit à petit Bleeding Through trace sa route et continue bon gré, mal gré à évoluer au milieu d’une scène Metalcore en pleine déliquescence. Ceci étant, ce n’est pas au septième album que les californiens vont faire la révolution.
Car oui franchement, si vous aimez un tant soit peu les précédents, vous ne détesterez certainement pas The Great Fire.
Le mélange Hardcore/Metal/ Metal Extreme est toujours aussi efficace et Bleeding Through commence à franchement très très bien maîtrisé la recette. Jamais aussi bon que quand il s’agit de coller un chant coreux sur du gros riffs Metal à grand renfort de claviers, ils arrivent encore se renouveler sans lasser personne alors que vu le parti pris, ce n’est pourtant pas gagner d’avance.
Car en fait la seule chose qui bouge (un peu) c’est le fait qu’il y ait un peu moins de mosh parts et/ou de blasts, ou alors disons que le dosage est plus judicieux.
Résolument plus Metal, l’album envoie des tatanes tout au long des 14 titres. Oui 14 c’est beaucoup, d’autant que si la mise en place est rapide avec des titres aux airs de déjà vu (par moment j’ai cru ré-entendre des riffs utilisés sur This Is Love This Is Murderous), The Great Fire monte en puissance jusqu’à tout dévaster entre Final Hours et Step Back In Line. Forcément sur la fin, comme le disque tire un peu en longueur, l’impact est un peu moindre alors que l’on trouve pourtant des titres assez sympas et/ou qui sortent du lot – Back To Life notamment avec une jolie tentative de chant clair et l’intégration de plans très très mélodiques malgré le matelas de double grosse caisse en fond. Le contraste avec une morceau comme Faith In Fire est saisissant.
Bon ceci dit, je me pose quand même une question. Au bout de 7 albums, Bleeding Through devrait maîtriser les aléas du mixage mais à l’écoute de The Great Fire, on dirait pourtant que ce n’est pas encore le cas. Pourquoi le clavier bouffe tout le reste? Pourquoi la voix donne cette impression de parfois être en retrait? C’est quoi ce bordel? File ranger ta chambre!
Non mais blague à part, la prod est puissante, tout sonne plutôt bien mais le travail est un peu gâché par ce mix sans doute fait par un accroc du « tous les potards à fond c’est Metal \m/ ». C’est d’autant plus dommage que Marta s’est déchirée pour que son clavier sonne plus ou moins comme un orgue, ça donne un petit côté baroque au tout et ça apporte une touche d’originalité bienvenue mais de là à cannibaliser le reste… Oui je sais sur les albums précédents je disais qu’elle était parfois sous-mixée mais j’ose espérer que Bleeding Through va un jour travailler avec un ingé son capable de trouver le juste milieu. A côté de ça, la prod est très très puissante, compacte et donne une grosse patate à l’ensemble. Pour tout dire, par moment j’ai l’impression d’entendre un album de Pantera tellement ça savate.
Oui Pantera, carrément… la comparaison me paraît juste tellement à l’instar d’un Vulgar Display Of Power, ça vous met un bon pain dans les dents. Certes, Bleeding Through n’invente pas fil à couper le beurre mais ce n’est pas vraiment ce qu’on leur demande, ni ce qu’on attend d’eux.