L’institution Cannibal Corpse est de retour avec un seizième album. Malgré ce chiffre faramieux, un nouvel album de canniboule reste quand un même un événement en soit.
Bien que l’effet de surprise ne soit plus vraiment là depuis bien longtemps chez Cannibal Corpse, l’arrivée d’Erik Rutan sur l’album précédent laissait augurer de bonnes choses pour le futur. Comme « le futur » c’est « maintenant », y’a t-il vraiment un effet Rutan?
Chaos Horrific sonne comme un album de Canniboule. Dès la première note, on retrouve ses repères. Les vétérans du groupe retrouveront leur petit cocon douillet plein de tripailles quand ceux qui découvrent se prendront la douche de sang encore chaud sur leurs t-shirts tout neuf et fraîchement repassés.
Histoire de ne froisser personne et pour bien rappeler les fondamentaux, le disque s’ouvre sur Overlords Of Violence. Plus typique du registre maison, ça n’existe pas. C’est ensuite que les choses deviennent un peu plus intéressantes.
Sur Frenzied Feeding, le duo Rutan / Barrett fait montre de son efficacité. La premier apportant quelques touches de mélodie ici ou là quand le second est le garant de la technicité qui a fait la renommée du groupe. Néanmoins l’influence de Rutan se fait sentir avec des riffs plus catchy mais surtout avec des solos qui tapent on ne peut plus juste. Summoned For Sacrifice en est le plus brillant exemple. En plus d’être le hit en puissance de l’album.
Nous arrivons ensuite sur le ventre mou de l’album. Très bien fait mais un peu plus générique sans pour autant que l’on ait l’impression d’avoir du remplissage. On retiendra Blood Blind à la rigueur. A noter d’ailleurs que Chaos Horrific ne dure que 39 minutes. Pas la peine de faire durer le plaisir inutilement pour faire passer le message.
L’album se conclue sur Pestilential Rictus et Drain you Empty. La première avec son méchant groove a un petit goût de « reviens-y » quand la seconde lorgne parfois (légèrement) vers le Doom pour plomber une atmosphère déjà bien lourde. Final fort plaisant pour un album qui fait le job.
Chaos Horrific sonne comme un album de Cannibal Corpse doit sonner. Gras, tranchant et lisible. Le son typique de la basse d’Alex Webster est là, la prestation impeccable de Paul Mazurkiewicz mérite d’être soulignée tant il apporte aux compos. Reste Corpsegrinder, égal à lui-même, redoutable d’efficacité et toujours aussi aisément reconnaissable.
Au risque de ne surprendre personne, Chaos Horrific est du pur Cannibal Corpse. Il y a tout ce que les vieux de la vieille attendent et tous ce que les nouveaux venus s’attendent à trouver. Pas le pire (y’en a t-il de vraiment mauvais?). Pas le meilleur. Juste le cru 2023.