Ici, on est plutôt fan de l’œuvre du sieur Townsend, on ne s’en est jamais caché. Pour tout dire, certains dans l’équipe tombent même dans un groupisme primaire à la simple évocation de noms comme Strapping Young Lad ou bien Devin Townsend Band. Et c’est de ce dernier dont il est question aujourd’hui… enfin plutôt un ersatz de DTB puisque le seul rescapé du groupe n’est autre que Devin lui-même (étonnant hein).
Alors qu’en est-il ?
Devin avait dit lors de la dernière tournée de SYL qu’il était au bout du bout du rouleau et qu’il en avait plein le fondement de l’industrie musicale telle qu’elle existe aujourd’hui. C’est pourquoi il saisit l’opportunité de nous envoyer dans les esgourdes un disque aussi inattendu que barré tutoyant une fois de plus les cimes du génie créatif qui l’habite – comme Satan (quand je vous dis qu’on est fan :D).
Imaginant le périple de Ziltoid – extra-terrestre omniscient accro au dernier degré à la caféine, Devin nous embarque dans des aventures aussi barrées scénaristiquement que riches musicalement. Le tout illustré visuellement par l’inénarrable Ziltoid, marionnette au look improbable tout droit du cerveau de vous savez qui.
Comme je vous le disais plus haut, ce disque est 100% home made, Devin fait tout : scénario, basse, guitare, batterie, chant, Ziltoid et toute sa clique de personnages déjantés.
Côté musical, la meilleure façon de résumé cet album serait : un bilan de carrière. Comme si Devin avait décidé de faire une sorte de rétrospective de toute son œuvre tant la parenté de certaines chansons avec des morceaux plus anciens est évidente. « By Your Command » fait inévitablement pensé à du SYL au début avant dérivé vers Terria au niveau du break. On retrouve aussi des références à Ocean Machine, Accelerated Evolution ou bien Physicist comme sur « N9 ».
Ziltoid se veut tantôt atmosphérique, tantôt mélancolique passant de la franche pantalonnade que constituent les interventions de l’alien aux titres bien heavy comme Planet Smasher.
Le tout se conclue comme on peut s’y attendre (ou pas) par une énormissime ânerie où l’on découvre que… non je ne spoilerais pas, ça vous obligera à écouter le flot d’âneries que peut débiter Devin à travers son Ziltoid dont on se prend à aimer les facéties caféinées.
Au regard de ce qu’il déclarait sur son état d’esprit, on comprend mieux le concept que cache en fait cet album. Ce n’est pas un au revoir mais ça pourrait en être un. C’est plus un regard amusé sur l’ensemble de son travail et du chemin parcouru qu’un album qui convaincra les foules car malgré tout l’amour qu’on porte au bonhomme, il ne faut pas se leurrer, Ziltoid n’est pas la meilleure des créations du génial canadien, loin s’en faut… mais y’en a-t-il vraiment eu de mauvaises ?