Dans la catégorie « groupe dont on n’attendait plus le retour » je voudrais Glassjaw!
Souvent annoncé, toujours repoussé aux calendes grecques, ils reviennent enfin au moment où les attendait le moins. C’est le propre des grands d’agir de la sorte et croyez-moi (ou pas), Glassjaw ils sont grands, très grands.
Remettons d’abord les choses dans leur contexte. Glassjaw faisait parti au début du siècle (c’est fou de se dire qu’on peut placer des choses pareilles dans une chroniques de disque – BREF) du chargement de groupes signés par Roadrunner. Le label espérant ainsi en avoir 1 ou 2 qui cartonnent dans le lot – lot comprenant à l’époque Chimaira, Ill Niño, Spineshank, Five Pointe O et 36Crazyfists entre autres. Ils connaîtront tous des fortunes diverses mais avec Chimaira, Glassjaw sera sans doute celui qui retiendra le plus l’attention.
Le premier album du groupe, Everything You Ever Wanted to Know About Silence, sort en 2000. S’en suit le non moins génial Worhsip And Tribute 2 ans plus tard et là c’est le drame. Daryl Palumbo tombe malade, a de gros problèmes de voix et le groupe entre en hibernation. On nous promet un retour, on y croit en 2005 avec la sortie d’un EP de b-sides mais non. 6 nouvelles années de silence puis la sortie début 2011 d’un nouvel EP regroupant 5 titres enregistrés entre 2005 et 2007. Et enfin le miracle se produit, avec ce nouvel EP intitulé Coloring Book qui annonce (normalement) la sortie d’un nouvel album pour cette année.
Alors ça dit quoi? Ca dit qu’en 6 titres Glassjaw met tout le monde d’accord. Ils n’ont rien perdu de leur superbe. 6 pépites de post-émo-mélo-ambient-heavy-hardcore. On oublie 5 minutes les gravity blasts, les growls et les shreds supersoniques pour se laisser embarquer dans cet univers à la fois côtoneusement saturé par les guitares (Vanilla Poltergeist Snake Nurse) et grooveusement ravageur des lignes de basse hyper prenantes(Black Nurse). La cerise sur le gâteau étant un Daryl au sommet de son art, plus aérien que jamais et qui nous fait vibrer de sa voix si spéciale, si géniale. Gold est le seul titre à mettre un peu « le pied dedans » avec un son plus lourd et un refrain répéter à l’envie. Le reste est posé, prenant, calme.
Plus atmosphérique que jamais, Glassjaw revient par la grande porte. Si le troisième opus tant attendu est à la hauteur de cet EP… je pense qu’on risque de manquer de superlatifs assez rapidement, surtout moi qui ait tendance à m’enflammer.