ENFIN! Essence est enfin de retour avec ce Last Night Of Solace que j’attends avec tant d’impatience et que je redoute presque tout autant tellement j’ai peur d’être déçu vu l’amour que le porte au précédent.
Trêve de bavardages!
Pas mal de choses ont changé depuis le précédent album d’Essence.
Premièrement côté line-up, exit Tobias Nefer leur super bassiste, le groupe a donc enregistré l’album à 3 avec le concours de Peter Tägtren en renfort à la basse qu’il s’est partagé avec Lasse Skov – chanteur guitariste de son état. Vous allez me dire que vient faire faire Tägtren dans cette histoire? Hé bien il est là car Essence a gagné le « Rock The Nation Award 2012 » et donc par la même occasion un contrat avec un label et un album produit par ce cher Peter. C’est à la fois une belle opportunité et peut-être aussi un handicap pour le groupe – je vous expliquerais pourquoi plus loin.
Musicalement, si sur Lost In Violence, Essence a récité des gammes à base de Kreator, Testament et un peu de Metallica aussi, sur Last Night Of Solace ils ont mis beaucoup de Metallica (Fractured Dimension), un peu de Megadeth (Final Eclipse) et aussi pas mal d’Immortal (Gemstones, Last Night). Le résultat est donc un album de Thrash bien burné avec un niveau technique très clairement revu à la hausse, les solos en sont d’ailleurs le plus parfait exemple – celui de Gemstones notamment.
L’autre chose qui est également revue à la hausse est la durée des compos puisque sur les 52 minutes que durent l’album, en comptant l’intro de 1 minute 16, on arrive tout de même à une belle moyenne de 5 minutes 20 par titre. De là à dire que le groupe est atteint du « DMS » (aka « Death Magnetic Syndrom » – des titres bons mais bien trop longs) il y a un pas que j’ai hésité à franchir. En effet si certaines morceaux mériteraient d’être amputés d’une bonne minute pour gagner en impact (Final Eclipse ou Last Night par exemple), d’autre se tiennent relativement bien sur la durée.
Quoiqu’il en soit il est clair qu’Essence a énormément progressé à tous les niveaux et nul doute que l’apport de Tägtren en tant que producteur est un de ses facteurs. De toute façon, le groupe n’en serait pas là si il n’avait pas un potentiel certain qui se confirme avec cet album. Très différent du premier qui mettait pourtant déjà la barre assez haut, Last Night Of Solace en est pourtant une évolution logique au regard du style d’Essence qui propose un Thrash dont les influences sont clairement identifiables et qui pourtant parvient à s’en dégager.
En fait, pour moi le seul point vraiment faible de Last Night Of Solace, hormis quelques longueurs dont on finit par s’accommoder, c’est sa prod. Pas qu’elle soit mauvaise, au contraire elle est plutôt bonne voir même très bonne puisque signée Peter Tägtren. Et comble du comble c’est justement ça le problème. Tägtren a produit Essence comme il produit Hypocrisy ou PAIN: en compressant tout à mort! Résultat, dans certaines conditions d’écoute on n’entend qu’une infâme bouillie sonore sur les parties en blast de Dark Matter par exemple. Et qu’on ne me dise pas que ça vient de la compression des MP3 puisque je parle bien du disque physique (oui je fais partie des fous qui achètent encore des albums physiques). Je mets également la faute sur un mastering qui met bien en avant les guitares et la voix, la batterie étant à sa place mais la basse est en revanche aux abonnés absents! Non mais ho! La basse bien mixée du premier album contribuait en partie à la force de l’album. De là à dire que ça a été fait de façon à cacher la misère puisque plus de bassiste, il y a un pas que je franchis allègrement cette fois-ci.
Tout ça pour dire que ce second effort des danois d’Essence est une petite pépite comme j’aimerais en entendre plus souvent. Ca ne renie pas ses origines mais ça s’en démarque suffisamment pour être original. C’est bien fait, ça envoie du bois et si comme moi vous avez adoré le précédent, celui-là vous demandera un petit temps d’adaptation avant de finalement vous déclarer sa flamme.
Last Night Of Solace sera probablement sur mon podium de l’année, qu’on se le dise.