Pour son troisième album, Divine Heresy revient une nouvelle fois un line up remanié… comment ? C’est Fear Factory ? Ha pardon…
Oui c’est sur cet élan de mauvaise foi que je commence cette petite chronique de Mechanize. Je dis petite parce que je n’ai pas l’intention de m’éterniser sur ce disque tant pour moi, tout se résume aux 2 premières lignes j’ai écrite. Mauvaise foi ? oui encore un peu je l’admets.
Ca sonne un peu plus comme du Fear Factory et un peu moins comme du Divine Heresy, tout comme Divine Heresy avait le style de Fear Factory mais sans avoir le même son. Bref ça laboure de bout en bout (voir la chanson titre). On y retrouve les touches et l’esprit du grand Fear Factory mais sans l’inspiration qui le caractérisait à l’époque. Ici ça flingue pour flinguer, le disque ne transmet aucune émotion si ce n’est une envie de faire dans la destruction massive… ou bien pour un groupe qui a eu son heure de gloire de se racheter une conduite auprès de ses plus anciens fans en revenant à un style plus brutal pour marquer le coup du retour de l’imposant et bien nommé Dino.
Car oui si il y a bien une chose à retenir de cet album, en dehors de la présence de la section rythmique de Strapping Young Lad, c’est bien le retour du sieur Cazares et de son « riffing style » si particulier. Comme je l’évoquais à l’instant, c’est la paire Byron Stroud/Gene Hoglan qui est à la rythmique. Je ne reviendrais pas sur le culte que je voue à maître Hoglan, ce qui ne m’empêche pas de trouver sa prestation particulièrement fadasse sur cet album. La faute peut-être au style très marqué du groupe et l’influence de son prédécesseur derrière les futs. Cela dit, si tournée il y a avec ce line-up, j’attends avec une très grande impatience de voir ce que ça va donner. Hoglan qui joue Hunter Killer ça peut être assez sublime. Bref on ne perd pas au change et le duo Olde Wolbers/Herrera ne me manque pas plus que ça.
Sur la durée, l’album ne se révèle pas aussi désagréable et pénible que peuvent le laisser penser les premières minutes. Bien qu’évidemment on ait en tête tout de suite Divine Heresy, on se prend vite à comparer Mechanize à un Demanufacture ou un Obsolete. Fear Factory tente ici de donner un digne successeur à ses 2 best sellers, mais 10 ans trop tard ! Beaucoup ont encore en mémoire l’épisode Digimortal (surnommé Digimerdal par beaucoup), ainsi que les éditions de vieilleries plus ou mois douteuses et les albums somme toute très moyens pondus par la suite sans parler du line-up à géométrie variable et de la guéguerre opposant Burton et Dino à Christian et Raymond par avocats interposés. Pour en revenir à la musique, ça s’enchaîne sans trop de problème pour quiconque est un peu fan du groupe ou du genre. On sent que Divine Heresy (encore !) a eu une certaine influence sur le jeu de Dino, ça apporte par moment un plus indéniable. Burton quant à lui retrouve les cordes vocales de ses 20 ans, là encore la scène sera le juge de paix. Côté rythmique… RAS. Au final, le plus gros défaut du disque sera sa plus grande qualité : sa très grande homogénéité. Tout est bon sans être exceptionnel et il manque un ou deux titres vraiment marquant pour en faire un retour en fanfare.
Fear Factory se remet à faire du Fear Factory comme on l’aime/a aimé mais un peu trop tard, hélas. Mechanize annonce cependant de bonnes choses pour l’avenir et j’aime à croire que cet album leur a permis de reprendre leurs marques. A voir sur scène dans un premier temps et sur album pour la suite.