5 albums c’est le temps qu’il aura fallu à Head pour revenir à la maison mère. Et dire que le Korn qu’il a laissé du temps de Take A Look In The Mirror a changé est un tout petit euphémisme. Que vaut donc ce Paradigm Shift qui marque le retour du fils prodigue?
Certains journaleux se sont risqués à dire que « c’était sans doute le meilleur album de Korn depuis Follow The Leader« . Pour faire un parallèle qui vaut ce qu’il vaut, c’est un peu comme dire que Death Magnetic est meilleur que Master Of Puppets, en oubliant au passage qu’entre temps il y a eu le Black Album ou Untouchables dans le cas de Korn.
En effet, sans être du niveau de ses illustres prédécesseurs, The Paradigm Shift continue sur la lancée expérimentale amorcée par Korn sur The Path Of Totality tout en réinjectant une sérieuse dose de lourdeur héritée d’Untouchables. Vous avez dit mélange des genres? Attendez que je vous parle du chant qui fait irrémédiablement penser à la performance offerte sur Issues.
La rencontre entre la lourdeur « à l’ancienne » et les arrangements électro voulus par Jonathan Davis fonctionne parfaitement, c’est efficace et ça tombe toujours juste. Rien à redire de ce côté là, les compos fonctionnent mais (car il y a toujours un « mais ») le chant en revanche me file des poussées d’urticaire. JD chante bien pas de soucis là-dessus, simplement les intonations qu’il prend me tapent prodigieusement sur le système et cette constante sensation de l’entendre chouiner tout au long des titres finit par devenir usante. Même les changements d’ambiance entre les titres ne parviennent pas à estomper cette impression.
Malgré de multiples écoutes étalées dans le temps, il est compliqué pour moi de dire que cette rencontre entre l’ancien et le nouveau Korn est réussie. Si le son est là et bien là, on n’en attend pas moins de Korn, mais il ne fait cependant pas tout. De même si les chansons font le taff, le tout manque d’un supplément d’âme comme cela pouvait être le cas sur des opus plus anciens.
Pas mauvais mais pas aussi génial que certains le prétendent.