Un album de Lamb Of God, en général, c’est comme un match de boxe. Ca se déroule sur un certains nombre de rounds et ça se finit souvent par un KO technique. Ca commence souvent par un direct au foie dès le premier morceau, puis le second titre parachève le boulot avec un bon crochet du gauche.
Oui mais voila, comme dans tout bon film à suspens (type Rocky III pour rester sur notre thématique du jour), il y a un rebondissement inattendu [SPOIL] Mickey avoue à Rocky qu’il lui choisissait ses adversaires mais que Clubber Lang lui c’est un vrai méchant[/SPOIL].
Sauf que pour une fois le match ne commence pas par une bonne droite dans les dents mais une gentille tape amicale sur l’épaule pour dire « bon les enfants on va s’y mettre ».
En soit je ne suis pas contre, ça montre que les choses changent, mais dans les faits notre combat de poids lourd tourne au match exhibition.
Car après deux magistrales démonstrations, intitulées respectivement Sacrament et Wrath, qui n’étaient pas sans rappelé Mike Tyson quand celui-ci dominait la discipline, la machine à baffes Lamb Of God semble avoir un petit coup de moins bien.
Oui on retrouve à peu près tout ce qu’on aime chez eux: ce son si caractéristique des guitares, ce jeu de batterie typé avec ces gimmicks (roulements de double hachés, la cloche de la ‘ride’ qui sonne souvent) et puis bien entendu la voix de Randy. Mais quelque chose à changer. Au lieu de partir à fond la caisse dans les premiers rounds, de baisser un peu de régime au milieu du combat pour finalement achever l’auditeur dans les rounds finaux, Resolution pose le combat. Ca démarre sur les bases habituelles (intro + premier titre punchy) mais à un rythme différent. Second morceau qui se veut accrocheur (Ghost Walking) et qui fait furieusement pensé à Redneck l’effet kiss kool en moins. La suite est plus convenue car on rentre dans le ventre mou de l’album – en général le point faible des albums de LOG car un couilla moins inspiré, ça se confirme ici. De Guilty à Barbarossa ça passe mais sans casser des briques. Le final bien que plus convaincant est tout autant prévisible.
En fait sorti de Desolation et Ghost Walking il ne se passe pas grand chose sur Resolution. C’est très bien fait, brillamment exécuté mais l’album donne la sensation de ne jamais vraiment décoller. A noter cependant que nos loulous s’essaient à des choses intéressantes, une acoustique par-ci (Barbarossa) ou bien Randy qui arrête de brailler pour simplement chanter. Le tout est soutenu par la très bonne prod signée Josh Wilbur, déjà coupable de celles des 2 précédents opus. Aucune raison de changer de sparring partner.
Je suis un peu mitigé par rapport à Resolution. Jamais mauvais mais jamais transcendant non plus. Lamb Of God commence une mue qui peut être intéressante et qui devrait sans doute se concrétiser sur le prochain album. Pas de KO technique donc, mais tout juste un victoire aux points. Et encore, à la limite car les 3 juges n’étaient pas unanimes.